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                       BIBLIOGRAPHIE.                   481

de l'enthousiasme et celui du dévouement. Il sent qu'il doit
combattre encore, et il s'écrie:
  Oui, vous m'avez armé, sommets d'où je descends !
  L'esprit qui parle en vous au combat me ramène,
  Et du souffle divin j'emporte, en frémissant,
  Tout ce qu'en peut tenir une poitrine humaine.

  J'écoute encore en moi vos chênes murmurer.
  J'entends bruire encor l'essaim des bons génies;
  Il fait rendre au désert toutes ses harmonies,
  Chaque fois qu'il s'y pose et vient nous effleurer.
  J'ai là, toujours ouvert, votre livre, oùj'épelle;
  Aux pages de mon cœur, l'artiste souverain,
  Le soleil, a fixé sur mon docile airain,
  A fixé des hauts lieux cette image éternelle.
  Avec la saine odeur des pins mélodieux,
  Avec les chauds rayons et les fraîches haleines,
  J'emporte les conseils, l'âme des demi-dieux,
  Je la sens pénétrer et courir dans mes veines.
  Du fiel de ma tristesse il ne reste plus rien
  Dans mon sang réparé par ces divins fluides;
  Mon cœur s'est enrichi de ces cœurs intrépides,
  Leur battement sublime est devenu le mien.
  Le laboureur d'en haut fit en moi ses semailles ;
  Le sol renouvelé cache une ample moisson ;
  Le maitre, en extirpant la pierre et le buisson.
  Pour me fertiliser déchira mes entrailles.
  En vain sur mes sillons par tous les vents battus,
  L'hiver déchaînera son lugubre cortège,
  Et les froides vapeurs et le doute et la neige....
  Les épis jailliront et les fortes vertus.
  Venez donc m'assaillir avec toutes vos armes,
  Apres ambitions, plaisirs, lâches frayeurs !
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