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478 BIBLIOGRAPHIE. moins de préjudice, comme un sommaire de sa pensée géné- rale; c'est un hymne à la terre: « Tu permets au travail de presser ta mamelle, Patiente nourrice, et depuis six mille ans Tu gardes à tes fils ta richesse éternelle, Tu livres sans compter les trésors de tes flancs. Tes bois nous sont ouverts, taplus belle parure! Nous fouillons dans tes os de marbre et de métal. Aux besoins du réel tu donnes sans mesure... Mais tu portes aussi ta moisson d'idéal ! Tes saisons pour notre âme ont d'indicibles charmes, Je les admire en toi... Mais ils viennent d'ailleurs! S'ils font naître si bien le sourire ou les larmes, C'est qu'ils ouvrent nos yeux à des mondes meilleurs. Sois soumise au travail, ô terre, et sois bénie! Donne à flots tes épis au pain de tous les jours ; Mais conserve tes bois, source de l'harmonie, Et garde aussi tes fleurs, dont vivent les amours. Par la vertu des morts qu'à tes champs nous donnâmes, Fais croître la beauté, la sagesse en tout lieu; Tu dois nourrir les fruits et les fleurs pour les âmes, Et les âmes pour Dieu. » Béatrix, celle image de la raison humaine transfigurée dans la Foi, celte sainte de la poésie, muse nouvelle, austère et gracieuse que s'est créée un génie chrétien, que le pinceau de Scheller a retrouvée si radieuse dans le ciel de l'imagina- tion, apparaît dans le poème de Iiosa myslica pour y remplir la mission rju'elle a reçue de Dante, car il s'agit de conduire une dme à la lumière. Quatre patronnes, vraies saintes du ciel chrétien, filles non plus de la poésie, mais du martyre, Marie, Victoire, Thérèse, Elisabeth, viennent achever divi- nement l'initiation; et l'amour chaste, fraternel, angélique, de