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GRAVURES DE LA BIBLIOTHÈQUE COSTE. 463 de Saint-Georges et des hautes et sévères maisons qui terminent ici la cité. En dehors des murs on voit l'hospice de la Quarantaine et le riche coteau de Sainte-Foy, chargé déjà d'opulentes rési- dences. En revenant au nord-, on rentre dans la ville, on remonte le faubourg le plus sombre, le plus humide, le plus travailleur et le plus remuant de Lyon. C'est là surtout que l'industrie de la soie occupe et décime sans pitié une population amaigrie et souffreteuse. Des montagnes du Lyonnais, des plaines du Dau- phiné viennent en vain de robustes ouvriers attirés par de sédui- sants salaires ; les générations amoncelées entre la montagne et la rivière, ne recevant la clarté qu'à travers des châssis garnis de papier huilé et privées de soleil dès le milieu de l'après-midi, s'étiolent, languissent et succombent, impuissantes à lutter contre les deux fléaux qui les dévorent : la mauvaise confection des métiers et l'humidité. Au milieu de ces sombres maisons, s'élèvent les tours de la Commanderie de Saint-Georges ; l'église qui la touche n'a pas de clocher. Au-dessus, dans la montagne, se voient les voûtes romaines qui supportaient le chemin que fit ouvrir Agrippa. Ici la scène s'anime ; un léger pont de bois, orné de garde-fous élevés, relie Bellecour et le quartier de l'Archevêché. Une voûte introduit le promeneur dans le cloître de Saint-Jean. Le Palais archiépiscopal paraît en fête. Une foule aristocratique et parée se fait voir sur les balcons, sur les terrasses et dans les jardins ; des bateaux amènent ou reconduisent des visiteurs,- des baigneurs, en complet costume d'innocence, prennentleurs ébats sous les fortes et puissantes terrasses du jardin, sans avoir l'air d'attirer les regards des élégants promeneurs. La résidence archiépiscopale ne ressemble en rien au monument gra^ c et calme que nous connaissons. Six grandes ouvertures cintrées font communiquer le palais avec la terrasse du bord de l'eau. Deux tourelles octogones, vitrées, dont l'une est supportée avec coquetterie par un joli cul-de-lampe, et dont l'autre a pour appendice un vaste balcon donnent à l'ensemble de la construction quelque chose de sémillant et de léger plus en rapport avec les idées philosophiques et mondaines du XVIII siècle qu'avec les