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ESQUISSE A PROPOS DES GRAVURES DE LA BIBLIOTHÈQUE COSTE. (SUITE) Une gravure sur bois de 1563 donne une légende explicative du plus piquant intérêt. Les yeux se promènent avec curiosité sur cette planche qui nous offre une",ville si différente de ce que nous avons aujourd'hui. Divisions et quartiers, quais et monu- ments, églises et cloîtres, tout fait contraste avec le Lyon de nos jours •, ce n'est pas une seule cité, c'est plusieurs villes dans une même enceinte ; grand nombre de tours, de croix et de clochers s'élèvent au-dessus des habitations vulgaires. Des couvents, les uns riches et puissants, et résidence de la plus fièrc noblesse, d'autres plus humbles mais non sans importance, couvrent toutes les positions, le haut de la montagne, les flancs de la colline, le bord des fleuves ; suivant le génie qui les inspire, les uns ont cherché le calme, la solitude et le silence, d'autres les quartiers les plus populeux ou les plus bruyants. Là sont les Cordeliers, les Capucins, les Antonins, les Jacobins, les Célestins; ici les dames de Saint-Pierre et de la Déserte ; on aperçoit d'un côté la tranquille abbaye d'Ainay, de l'autre, le sombre cloître de Saint-Jean, plus haut la redoutable forteresse de Saint-Irénée. Sur le rocher de Pierre-Scize, au nord, se dressent les hautes tours des archevêques. La ville noble et opulente est surtout établie autour de la colline de Fourvicre ; la rue Juiverie sert de résidence aux banquiers. Entre les deux -fleuves s'agite la population roturière, ses habitations sont groupées comme des villages et de grandes lacunes les séparent. La rue Mercière