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4S4 RÉPONSE A M. CHAUVRT. vées se sont le'zardées et sont moins solides que Saint-Jean. Mais admettons que l'on se de'cide à accommoder Saint- Jean a la mode du nord", ce sera fort beau, je n'en doute pas ; sera-ce bien encore le Saint-Jean historique ? j'en doute fort, et j'ai peur que des critiques sévères ne voient là qu'un pastiche maladroit des autres cathédrales, entraînant là ruine de toutes les institutions anciennes liées à la tradition et a la vénération du passé ; et que fera-t-on de l'abside ? La re- lèvera-t-on aussi ? détruira-t-on sa belle terrasse ? l'écrasera- t-on sous un grand appareil de toiture pour la raccorder a celle de la nef? et avec des flèches, comment loger les deux grandes croix des clochers, symboles et marques de la pri- matie de l'église , et continuation des deux croix historiques qui sont derrière l'autel? II serait bien plus simple et plus logique à mon petit point de vue arriéré de démolir la cathé- drale et d'en rebâtir une nouvelle, ou bien, pour concilier tout le monde, de laisser notre vieille église comme elle est, avec ses rites et sa patine d'antiquité, avec les traces dou- loureuses des assauts que la haine du christianisme lui fit subir, avec son cortège de vieilles maisons et de vieux ser- viteurs, et d'élever aux Brotleaux une cathédrale moderne où il y aura des flèches, des toits d'ardoise, des orgues, des fleurs, des ostensoirs de six pieds de haut, un éclairage au gaz e,t des calorifères. Une fois cette merveille accomplie, que l'on me permette de ne jamais y mettre les pieds. Vous avez remarqué avec raison que Saint-Jean ne fut pas bâti, comme tant d'autres cathédrales, par des laïques, c'est-a-dire à l'aide des dons et des travaux des populations mues par une ferveur momentanée et ayant plus de zèle que de science des règles ecclésiastiques. Au contraire, le chapitre et les archevêques contribuèrent a peu près seuls à sa construction. L'abbé Jacques cite un certain nombre de donations faites par les chanoines et l'on n'y rencontrait