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RÉPONSE A M. CHARVET. 455 aucun tombeau ou armoirie de donateurs étrangers. 11 n'est donc pas étonnant que l'on y trouve une conformité plus grande à l'esprit liturgique. Le chapitre conserva, dans cette entreprise, les traditions abandonnées ailleurs, comme il les conserva dans ses cérémonies. Saint-Nizier avec son abside élevée se présente ici comme une sérieuse objection. Mais précisément Saint-Nizier est un monument laïque élevé par la bourgeoisie de Lyon , par les Renouard, les Buyer, les Thomassin, les Fillars, issus des conseillers de ville fort opposés au pouvoir du chapitre; donc un de ces modes représente plus spéciale- ment l'élément théocratique, l'autre l'élément de la société purement civile. L'un est un type précieux de l'Église sans mélange, l'autre un acheminement à une immixtion fâcheuse de l'élément laïque dans la société sacerdotale. Dans de justes limites, ces choses peuvent se concilier, mais n'allons pas plus loin que Saint-Nizier et ne donnons pas Saint-Nizier comme un type plus parfait que Saint-Jean. Je n'ai pas la prétention d'avoir répondu à toutes vos objections, encore moins celle de les avoir réfutées. Ma tâche est plus difficile que la vôtre, car je ne puis parler d'autorité et mes opinions sont toutes individuelles. Je te- nais a les défendre même contre un adversaire fort supé- rieur, et cela pour deux motifs, parce que ce sont mes opi- nions d'abord, et cela est tout simple; et encore parce que notre architecture civile et religieuse, qu'elle soit envisagée par les théoriciens comme meilleure ou comme arriérée, me semble liée à l'autonomie de notre province et en con- server les derniers vestiges. Le temps, tempus edax, d'heu- reux résultats, des convenances topographiques ont sanc- tionné ï'annexion du Lyonnais a la couronne de France. Si nous n'avons pas a revenir sur un état politique a jamais effacé conservons du moins des souvenirs pleins d'intérêt et di-