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442                    LE MEDIOLANCM DU FOKEZ.

les droits de colonie romaine, mais seulement ceux de bour-
geoisie romaine ? Lorsque Sénèque dit que Claude est un mn-
nicipe de Marc-Antoine, c'est-â-aire, un citoyen du municipe
fondé par Marc-Antoine, il veut probablement faire remarquer
que Lyon n'était point encore élevé au rang de colonie ro-
maine. On peut donc croire que Tacite a voulu désigner sous
le nom d'Eduens, non seulemeni les Aulunois, mais lous les
peuples de la confédération Eduenne dont les Lyonnais fai-
saient partie.
    Quoi qu'il en soit, il me paraît démontré que le Mediola-
num dont parle ^Ãite-Lîve, était bien le même que celui de
la table Théodosienne, ainsi que l'a affirmé le savant d'An-
ville. Il reste maintenant a fixer l'époque à laquelle une petite
fraction des Insubres s'élablit dans le Forez, où elle occupait
un canton (1). Est-ce dans la période de temps qui s'écoula
depuis leur établissement en Italie jusqu'à leur expulsion de
celle contrée par les Etrusques? Il est plus probable que ce
fui a l'époque même de cette expulsion, c'est-à-dire, mille
ans avant l'ère chrétienne; ce fut au plus lard, à cette date,
qu'une fraction des Insubres s'y établit. Le Mediolanum du
Forez fait donc rejaillir, comme je l'ai dit, une grande illus-
tration sur cette province. La fondation ou l'occupation de
Mediolanum (mey-land) par les Insubres, sur le territoire du
Forez, la transmission de son nom à la capitale actuelle de
la Lombardie, forment le litre le plus ancien de son histoire,
litre appuyé sur les plus glorieux souvenirs du passé.
                                           Alain    MARET.

   (1) Il est impossible de déterminer l'étendue du territoire occupé par les
Insubres, que Tile-Live nomme un canton des Eduens ; ce canton compre-
nait-il tout le Forez ou seulemeut une partie? D'Anville a adopté cette der-
nière supposition puisqu'il y place, à la fois, les Insubres et les Ségusiaves.
Son epinion me paraît fondée, car il est probable que les Ségusicns ou Scgu-
siaves occupaient le Forez de temps immémorial, quoique César soit le pre-
mier qui en fasse mention.