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434 LE MEDIOLANUM DU FOREZ. Le nom de Mediolanum est la traduction latine du nom celtique mey-land que portait cette ville. D'après Pelloutier (Hist. des Celtes) mey-land signifie milieu d'un pays; mey mi- lieu et land pays, ce qui peut s'appliquer aussi bien à la partie centrale d'un canton qu'à celle d'une province, aussi bien à une ville qu'à un territoire inhabité. M. le curé Jolibois a avancé que le nom de Mediolanum n'était point le nom d'une ville, mais celui d'un lieu de réu- nion annuelle situé au centre du territoire de chaque peuple gaulois. On ne peut pas admettre celte proposition ; pour qu'elle fût fondée, il faudrait que les anciens itinéraires nous eussent conservé l'indication d'un grand nombre de ces ter- ritoires réservés aux réunions des habitants de la Gaule. Or, si je ne me trompe , les anciens itinéraires ne mentionnent dans la Gaule que quatre Mediolanum: le Mediolanum des Santons, Saintes ; celui des Eburovices, Evreux ; celui de Châteaumeillan et celui des Insubres; d'ailleurs, nous ver- rons plus loin, par le témoignage de Tite-Live, que les Gaulois donnaient le nom de Mediolanum (mey-land) à une ville et non à un territoire dépourvu d'habitations. Quant à la proposition de M. Auguste Bernard , qui con- siste à faire succéder le Forum Segusiavorum au Mediola- num des Insubres, il me semble difficile qu'elle puisse être appuyée sur des arguments solides ; M. Auguste Bernard a annoncé qu'il soumettrait cette question au congrès scienti- fique de France, qui doit se réunir à Saint-Eiienne. Cette réunion de savants décidera sans doute s'il faut accepter ou rejeter son opinion. Le nom de Meylieu est le seul qui corresponde assez exac- tement à celui de mey-land, puisque nous avons dit que le nom de Milan, allégué par M. Jolibois, était celui d'un pro- priétaire de ferme et non celui d'un hameau ; en outre, la distance de Mediolanum à Rodumna portée à 22 lieues gau-