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                      BIOGRAPHIE DE LOYS PAPON.                           419

Henri IV, qui oublia tant de griefs et d'injures, ne voulut pas se
souvenir de la conduite des Papon à son égard, puisque, en 1598,
il accorda des lettres de gentilhomme de la chambre à Mclchior
Papon, le plus jeune des fils du grand juge.
   Huit ans auparavant, le 6 novembre 1590 (1), Loys avait eu la
douleur de perdre son père. Par un testament en date de 1572,
qui nous révèle d'intéressants détails sur l'intérieur de cette fa-
mille, Loys et Melchior, quoique les plus jeunes des (rois fils du
lieutenant général, furent nommés par lui ses héritiers univer-
sels, et comme Melchior n'était pas encore majeur, à Loys fut
confiée l'administration de tous les biens. Ce choix prouve toute
la prédilection de Jehan Papon pour le chanoine. Les autres dis-
positions du testament ne lui sont pas moins favorables. Loys
était substitué à Estienne son aîné et à Melchior son cadet, en
cas de mort de ses deux frères sans enfants.
   « Puisque le dict prieur de Marcilly s'est astraint à l'état ecclésiastique,
dit le testateur, je le requiers et charge de la puissance que Dieu m'a donnée
sur luy de conserver la portion entière (de laquelle avec le revenu des
bénéfices dont, à ma poursuite et par mes moyens, il a pieu à Dieu le
faire canoniquement et sans aucun vice pourvoir, il pourra vivre honora-
blement,) et la rendre et resliluer lors de sa mort au dict Melchior
son frère, ou es siens que je substitue au dict prieur, sans aucune dis-
traction et prie instamment le dict prieur de Marcilly qu'il y laisse passer
sa légitime et se contente d'un usufruit, etc. (2). »

  Ainsi, avec l'héritage paternel, la fortune que lui avait laissée
sa mère, morte vers 1570, et les revenus de ses divers bénéfi-
ces, Loys Papon pouvait donc vivre sans plus de soucis que les
moines de Cîleaux. Cependant il nous reste de lui une lettre au-
tographe très-curieuse qu'il adressa de son château de Coutelas

   (1) Nous avons été assez heureux pour découvrir le jour précis de la
mort de Jehan Papon, ignorée jusqu'à présent des biographes.
   (2) Le testament olographe de Jehan Papon a été donné par M. de
Oampredon à la bibliothèque de la ville de Montbiison. Un honorable Foré-
sien, M. d'Assier de Valenche a bien voulu le signaler à notre attention,
et M. Bernard aîné, bibliolhécaire, a eu l'obligeance de nous en donner
lui-même une copie.