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418                   BIOGRAPHIE CE LOTS PAPON.
 avez déjà fait de si belles choses. Il a pour titre : La Constance,
 à très-illustre princesse Loyse, reine de France. C'est Louise de
 Lorraine, veuve de Henri III, morte seulement en janvier 1601.
 Le volume écrit de la même charmante main que vous connais-
 sez si bien, accompagné de vignettes, de miniatures et d'em-
blèmes, est de format in-32 et fut assurément composé après la
mort du roi Henri III. il a été acquis, il n'y a pas fort longtemps,
par notre grande bibliothèque et paraissait provenir de la biblio-
thèque de feu comte Garnier, sénateur. »
   Ainsi que le remarque M. Paulin Paris, cette cpître fut adressée
à la reine Louise après le crime de Jacques Clément. C'est ce
qui résulte de nombreux passages du poème. Loys Papon fit offrir
ce manuscrit « coloré, dit-il, et écrit de sa main, » pendant la
retraite de la princesse à Chenonceaux, et pa? l'entremise d'un
de ses aumôniers nommé Gatier. L'opuscule ne porte pas de
date, mais il est permis de croire qu'il fut composé en 1589,
l'année de la mort du roi, ou l'année suivante.
   Dans la Préface de ce poème, Papon s'excuse, non sans rai-
son, de la sauvage rudesse de ses vers forestiers. Il serait difficile
en effet de trouver un plus parfait échantillon du pindarisme
quintescencic du seizième siècle. Ce poème fourmille d'allusions
et d'exemples de constance empruntés, soit à la mythologie, soit
à l'histoire grecque et romaine. Et Loys Papon n'hésite pas à
placer la reine de France au-dessus de toutes les héroïnes de
l'antiquité, célèbres par leur stoïcisme.
   Les peintures de ce petit manuscrit (1) ayant été, ainsi que le
texte, très-gravement altérées par l'humidité, il a été impossi-
ble de les reproduire par la gravure. C'est à son grand regret
que M. Yemeniz s'est vu obligé d'y renoncer. Des mots de plu-
sieurs vers ayant entièrement disparu, le consciencieux éditeur
n'a pu les remplacer que par des points.
   Après la mort tragique de Henri III, la famille des Papon pa-
raît avoir suivi les traces de son patron Anne d'Urfé, bailli du
Forez, qui devint un des plus ardents ligeurs de cette province.


  (1) Il est relié en mauvais veau, et semble avoir eu plusieurs possesseurs.