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CHRONIQUE LOCALE. Les rentrées sont faites et sur les planches comme sur le velours tout le monde a repris ses travaux; il n'y a plus que le commerce qui chôme un peu et qui, l'œil sur l'Italie, la Turquie, la Hongrie, la Pologne, la Russie, la Prusse, le Danemark, l'Amérique, la Chine et le Maroc, attend que les agitations de ces divers pays aient cessé pour reprendre son habituelle activité; nous faisons des voeux pour que cela soit bientôt. En attendant, l'eau coule sous le pont ; nous voulons parler du Pont- de-Picrre. Biais la ville qui espérait un magnique coup de théâtre et qui pensait qu'on enlèverait les batardeaux comme un décor de comédie, a été cruellement trompée. Le 25 octobre, à dix heures du soir, au moment où notre population entière courait à l'incendie des chantiers de bois qui brûlaient aux Brottcaux, une mine fortement chargée fendait la dernière roche qui séparait la Saône des travailleurs; l'eau entrait sans bruit, sans fracas mais avec une puissance irrésistible au milieu des ouvriers; le tra- vail de creusement sous les deux arches du centre était fini. Depuis lors, on n'a eu qu'à enlever, pièce par pièce, les planches et les poutres du bà - tardeau et la rivière a pris peu à peu et tranquillement possession de son nouveau lit comme la chose du monde la plus naturelle. Des photographies d'une rare perfection, et en vente chez tous les marchands, sont le dernier souvenir d'un travail exécuté par un peuple de travailleurs, avec l'aide de bateaux à vapeur, bateaux plats, bateaux pontés, grues, pompes, machines et sous les yeux d'une population que ce spectacle intéressait au suprême degré. Maintenant les regards sont tournés du côté du chemin de la Croix- Rousse. On travaille à la gare du faubourg et les journaux ont annoncé l'arrivée des wagons. — La Société des Amis-des-Arts de Lyon ouvrira son exposition an- nuelle le 10 janvier prochain. Les ouvrages destinés à y figurer seront reçus au secrétariat du Palais-des-Arts à partir du 25 novembre jusqu'au 5 décembre, terme de rigueur. — Une de nos plus jolies églises, trop peu connue, la Chapelle du Lycée est l'objet d'importants travaux de restauration. Les ouvriers font disparaître, en ce moment, la trace des ravages occasionnés par le temps, l'humidité et le vandalisme, et bientôt le public pourra de nouveau appré- cier toute la richesse d'imagination de l'artiste qui l'avait construite. On sait qu'on doit en outre à notre compatriote, le R. F. Marte), l'église du Noviciat des Jésuites de Paris et l'hospice de la Charité de Lyon. — Un des derniers numéros de VIllustration contient un dessin spiri- tuellement compris du monument que la Chambre de Commerce de Lyon vient d'ériger, à Oullins, à là mémoire de Jacquard. — On fait un sérieux éloge d'une statue de la Vierge placée à Saint- Etienne dans une des chapelles de la Grande-Église. Cette statue en marbre blanc et de proportions plus qu'ordinaires fait le plus grand honneur à son auteur, M. Montagny. — La vingt-neuvième session du Congrès scientifique de France aura lieu, l'année prochaine, à Saint-Etienne. M. Paul d'Albigny, le secrétaire- général de la Société d'agriculture, industrie , sciences , arts et belles lettres du département de la Loire, sollicite à ce sujet toutes les commu- nications qui pourraient intéresser cette solennelle réunion. A. V. Aimé VINGTRINIER, directeur-gérant.