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LES PLAINTES DE CHRISTOPHE COLOMB. Tandis que pour aller où son instinct le mène L'oiseau, malgré les vents, de son aile fend l'air, La rude pauvreté met la pensée humaine Au milieu d'un cercle de fer. Elu du Tout-Puissant, le sage qui convie Le vulgaire à le suivre en de nouveaux chemins, Riche, reçoit au cœur les flèches de l'envie, Pauvre, n'obtient que les dédains. Quedemandais-je aux rois? quel sacrifice étrange, Lorsque, pour un navire et quelques matelots, Je venais assurer à leur sceptre, en échange, Tout un monde au-delà des flots ? « — Obscur aventurier ! tu cours cherchant fortune, « Ton rêve, pauvre fou! ne peut nous éblouir! — » Ainsi répondaient-ils, quand ma voix importune A leur trône put parvenir. 26*