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              GRAVURES DE LA. BIBLIOTHÈQUE COSTE.               389

 absurde qu'impraticable. Parmi les écrits qui contribuèrent au
  désespoir et à la ruine du malheureux ingénieur, on peut citer :
 Lettre d'un négociant de Lyon à son ami, sur le projet de 31. P.
 relativement aux moulins établis à la Quarantaine t 1769, in-4.—
 Lettre anonyme écrite au sieur Perrache sur son entreprise, 1770,
 in-4. — Projet du dessèchement de la mer Méditerranée , par un
 compagnon maçon ; dédié aux Lyonnais. Sans date, in-8. De tout
 temps il a fallu que les inventeurs soient en butte à la haine et
 à la calomnie , et quand on les apprécie à leur valeur , quand le
 public jouit de leurs découvertes , il y a longtemps, pour l'ordi-
 naire, qu'ils sont descendus dans la tombe. Les dernières années
 de Perrache furent celles d'un martyr. Le promeneur qui suit la
 magnifique chaussée qui longe le Rhône depuis la place de Belle-
 cour jusqu'au village de la Mulaticrc , ne songe pas assez que le
 créateur de cet immense travail est mort dans la misère et dans
 les larmes. Si aujourd'hui Perrache pouvait voir son projet ac-
 compli jusque dans ses détails , n'éprouvcrait-il pas un mouve-
 ment d'orgueil et de triomphe qui le vengerait de la guerre in-
juste qui lui fut faite ?
    L'idée d'étendre la cité hors de son enceinte était bonne, était
nécessaire; Denis, Delamonce, Argon dressent des plans de Lyon
 avec ses agrandissements, mais avant eux Morand avait compris
quel devait être l'avenir de la cité. Un espace immense et inoc-
 cupé s'étendait entre le Rhône et les haïmes viennoises. Ces ter-
rains , ravagés par les inondations , n'étaient pas d'une grande
valeur. Ils appartenaient aux hospices, et trois bacs, qui rappor-
taient vingt-cinq mille francs par an, servaient à passer les gens
pressés qui ne voulaient pas se servir du pont de la Guillolière.
Morand pense qu'une haute et forte digue pourrait garantir ces
terrains de l'inondation, qu'un pont léger partant de l'ancien
jardin de l'Hôtel-de-Vilie , derrière le théâtre , servirait de
communication commode et facile avec la chaussée de Villeur-
banne et des Charpcnncs , et que la vaste plaine , arrachée aux
caprices du fleuve , deviendrait remplacement d'une ville nou-
velle et sans limites. Il se recueille , mûrit sa pensée et publie
un : Projet d'un plan général de la ville de Lyon et de son agran-