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380                       ORIGINES DE LUGDUNUM.
Languedoc (1). Les confédérés Volccs (Arécomiques et ïectosa-
ges) n'ont pu, par conséquent, prendre position, dans le nord de
cette province, qu'au début du IVe siècle : ils auraient franchi le
Rhin dans la seconde moitié du Ve (2).
   Tout ceci nous reporte au temps du cycle ségusiave.
   Comme on le voit, les monuments de la numismatique et de
l'histoire sont d'accord pour établir la véracité de l'auteur cité
par le pseudo-Plutarque. Cette véracité reçoit un plus grand
lustre de l'observation parfaite des usages et du costume. L'au-
gurât, tel que le pratiquent les deux chefs ségusiaves, est, par
exemple, de la plus rigoureuse exactitude historique. Cicéron,
César, Mêla, Justin, Pline l'ancien, Diodorc de Sicile en tracent
un tableau dont les principaux traits se retrouvent dans la lé-
gende (3). Les oiseaux qui décident de l'emplacement de Lugdu-
num, les corbeaux étaient même pour les Celtes et leurs augures
l'objet d'une étude spéciale, d'une vénération particulière (4).
Un couple de corbeaux, devenu l'oracle des peuples riverains de

   (1) Ëoixatn Se '/.ou ^'jvaa-eOac.t TTOTS y.cr). sùccv^peua^î TOŒGUTOV (Géograph. ,
cap. 1, num. 13, lib. rv).
   (2) Pour la fixation de ce synchronisme, les travaux d'un éminent écri-
vain, M. Am, Thierry, m'ont clé, je me plais à le reconnaître, de la plu s
grande utilité. Nos conclusions ne sont pas exactement les mêmes ; mais
elles diffèrent trop peu pour constituer une divergence marquée : j'élève
d'un demi-siècle à peine, avec l'autorité de Strabon, la date fixée par
M. Thierry à l'entrée des Volccs en Languedoc. (V. Hist. des Gaulois,
t. 1, ch. iv).
   (3) « Si quidem in Galliâ Druidœ sunt, è quibus ipse Divitiacum yEduum
... cognovi ; qui et naturœ rationcm, quam physiologiam Grœci appellant,
notam esse slbi profitebatur, et partirn auguriis, partim conjectura, quae
essent fulura, dicebat. » (Cic. De Divinat., lib. i.)
   Rcligiones interprelantur. (Caîs. De Bell, (/ail., vi, 13).
   Galli augurandi studio praîler cœtcros callcnt. (Justin. Histor., lib. xxrv).
   Sunt etiam vates magna; apud cos cxistimalionis qui ab auspiciis et vic-
timarum exlis de fuluris divinant. (Diod. Sic., Biblioth. hisL., texte lat..
lib. v), etc.
   (4) Lelewcl, Typ. gaul., c. in, p. 12.