Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                             DES


   PATOIS BRESSAN ET BUGISTE

                        COMPARÉS.




                              I.
   Plusieurs fois déjà nous l'avons dit, la mode et le progrès
envahissent tout; chaque jour ils sapent dans leurs profondes
racines nos vieilles habitudes et nos usages invétérés. Tout se
transforme et se civilise peu à peu, et si quelques réformes
s'implantent dans notre régime social, il est beaucoup de
bonnes choses qui nous fuient à jamais. Nos campagnes elles-
mêmes, si rebelles aux nouveautés , subissent aussi cette
irrésistible loi du mouvement , d'autres diront du pro-
grès .'.... Au contact plus souvent répété des villes, aux
mille incidents apportés sur place par les chemins de fer,
à ce mélange incessant du langage et des hommes de tous
les pays, l'idiome local perd son autonomie et son charme
natal; il se francise, et peu à peu disparaîtra. Le vieux cam-
pagnard classique, aux formes raides, au parler guttural et
slationnaire, résiste encore au torrent de la mode; mais c'est
en vain qu'il s'étonne; la jeunesse qui l'entoure, impres-
sionnée par le goût du jour, se laisse aller à l'attrait du
nouveau et change rapidement ses habitudes de langage
antique.