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356 RÉPONSE A M. CHARVET. faces, et il faut espérer que ces luttes courtoises auront un bon résultat. Quand on construira des églises, on ne le fera pas du moins au hasard, ou selon le caprice aveugle de la mode ambiante ; mais d'après des données fixes, certaines, étayées sur l'histoire, sur la science et sur le sentiment le plus épuré du beau idéal. Je vais donc repasser vos objections ; je n'essayerai pas de lutter avec vous sur les questions spéciales de l'archi- tecture ; elles me sont étrangères et vous êtes un des maî- tres de l'art; je reviendrai seulement sur les raisonnements qui sont a ma portée, sans sortir de ma sphère d'amateur et de provincial. Mais de grâce, raisonnons seuls et en fa- mille ; ne citons aucune autorité étrangère, pas plus M.Fiolet- Leduc que Robert de Luzarches, Erivin de Sleinbach et Eudes de Monlreuil; ce sont de grands artistes, j'ai pour eux une profonde considération ; mais, les uns sont morts depuis longtemps, et nous ne connaissons pas bien le fond de leurs idées, peut-être s'ils eussent eu a édifier la cathé- drale de Lyon, l'eussent-ils faite comme elle est, ou du moins selon les mêmes principes et nullement comme les construc- tions auxquelles leurs noms sont attachés; quant a M. Vio- let-Leduc c'est un écrivain fort érudit autant qu'un archi- tecte faisant autorité, néanmoins en ce qui regarde Lyon, je préfère votre opinion, celle de M. Bossan, de M. Desjar- dins, de M. Tisseur, de M. Benoît et des autres Lyonnais dont l'énumération serait superflue. J'ignore si M. .Violet- Leduc a jamais étudié les sites, ^ensemble des constructions du vieux Lyon, de Lyon avant le progrès, s'il a assisté à la messe pontificale, ou même aux plus simples offices de Saint-Jean, et s'il ne l'a.pas fait, il ne peut pas, il me sem- ble, trancher la question de l'architecture religieuse dans cette ville si radicalement différente en toutes choses de Paris, de Strasbourg, d'Amiens et de Rouen.