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                     BIOGRAPHIE DE LOYS PAPON.                            345

dut communication d'une lettre autographe de Joubert dans la-
quelle celui-ci faisait à Marquis la déclaration suivante :
    « Quant à mon Livre du Ris, sachez qu'il n'a jamais été écrit
en autre langue que francoisc. Et ce que je mets traduit de
latin en françois par un allemand, c'est une fiction, car je vous
asseure de ne l'avoir pas fait en latin, etc. » ( l ) .
   Et La Croix du Maine ajoute : « Ce sont choses particulières
inventées pour quelques causes particulières. »
   Le savant Bernard de La Monnoye, dans ses annotations de la
Bibliothèque de La Croix du Maine, confirme pleinement son
opirdon :
   « Laurent Joubert, dit-il, n'a jamais composé qu'en françois
son Traité du Bis, et ainsi tout ce qu'on a dit des traductions
qu'on en a faites de latin en françois n'est qu'une fable, que
pour des raisons particulières, il a lui-même autorisée, comme il
l'a depuis avoué (2). »
   L'abbé Leclerc est de la même opinion que La Croix du Maine
et La Monnoye, et comme eux, il ne peut s'expliquer les motifs
qui ont engagé Joubert à faire croire au public que le texte fran-
çais de son livre du Ris était une traduction.
   Dans notre notice placée en tête des OEuvres de Loys Papon
nous avions supposé que Joubert, « en homme adroit qui vouloit
« juger de l'effet produit par son traité écrit dans une langue
« jusques là peu usitée dans le monde savant, s'éloil effacé der-
« rière le personnage d'un autre. » Or, cette conjecture s'est
changée pour nous en certitude, lorque, depuis, ces lignes d'un
contemporain de Joubert sont tombées sous nos yeux. « Quoi-
qu'il travaillât ses matières avec beaucoup d'esprit et de subti-


   (1) Joubert avait engage Marquis à se charger d'une traduction latine
de son Traité du Ris, et pour rassurer Marquis qui croyait à l'existence
d'un texte latin, il lui avait écrit cette lettre, Joubert lui disait dans une
autre lettre : « Touchant le Traité du Ris, j'aimerais sans comparaison plus
votre traduction, que d'homme que j'ai encore cogneu. »
   (2) Il n'existe aucune édition latine du Traité du Ris, quoique Des
Gcneltes et autres savants l'aient avancé.