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BIOGRAPHIE DE LOTS PAPON. 341
charges de Lionnois et Languedoc , secrétaire et contrôleur-
général des guerres, Loys Papon s'exprimait ainsi :
« Il y a dix et huit mois, Mon-sieur, ou environ que la fortune
nous fit tant de bien que de feire arriver en celle ville de Mom-
brison Monsieur Joubert de Valence, docteur en médecine, homme
docte, expert, heureux en sa vacation et digne d'estre mieux
congnu, pour les bonnes et grandes parties qu'il tient et qu'il ha
pieu à Dieu de mettre en luy ; lequel vous avez vu, congnu et
aymé pour l'avoir trouvé tel, lant à Mompelier où il lisoit pu-
bliquement, que audit'lieu de Mombrison, lorsque faisiez Visi-
tation des lieux de vostre charge, par commandement exprès du
feu Roy. Je ne vous diray autre chose de luy, ne de ce qu'il
nous fit congnoistre durant le peu de séjour qu'il y fit, sinon que
d'entrée apperceumes évidemment qu'il estoit tout autre que ceux
que nous y avons vu résider, pour la promptitude des remèdes et
seurté des effects, qu'il fit procéder de son savoir aux maux plus
difficiles et douloureux (où le médecin fait plus grand preuve de
ses secrets), jusques à venir au poinct que jamais gens de sa
sorte ne peuvent décliner : c'est d'une envie cffectuellc. L'ému-
lation ne procedoit d'ailleurs que d'avoir congnu que pour la
façon dont un tel personnage savoit user de la vacation où il est
appelé, n'estoit possible que ceux qui y habitaient de longue
main demeurassent en leur réputation première. Ledit seigneur
Joubert, pour ne s'aceoinoder au dessein de cette envie, usant
du naturel de la palme, comme tous vertueux doivent faire,
s'est de jour à autre, par les bons et grands fruicls de sa doc-
trine, à tous rendu admirable. De façon que chacun a esté con-
traint de dire qu'il estoit des premiers de sa profession, et désirer
qu'il pleust à Dieu qu'il eusl moyen et voulenté de résider
au païs de Forestz. Mais luy voyant que tous estaient en.ee goust,
et inesnies les autres médecins, ha reprins sa première entre-
prise de s'en aller habiter à Lyon, comme il ha fait au grand
regret de tous.
Or, Mon-sieur, ayant, du temps qu'il s'est icy arresté, eu faveur
de fréquenter familièrement sa coinpeignic où il estoit propos ou
dispute de choses naturelles, (dont il est riche et assuré) que