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340 BIOGRAPHIE DE LOYS PAPON. brison, on peut citer en première ligne Laurent Joubert. Il était venu y chercher un refuge, de 1538 à 15ÎÎ9, afin de se soustraire aux obsessions de Rondelet, son professeur de médecine à Montpellier qui, à plusieurs reprises, avait essayé de lui faire épouser l'une ou l'autre de ses deux filles. Le savant docteur ne tarda pas à se lier avec Loys, et comme il s'occupait déjà de la bizarre réforme qu'il tenta plus tard, mais vainement, d'intro- duire dans l'orthographe française, il voulut se faire un disciple du chanoine, et il s'efforça de lui faire adopter sa nouvelle méthode. Mais Loys, comme on peut s'en assurer en parcourant ses œu- vres, n'accepta qu'avec réserve ses innovations. Joubert écrivait, par exemple : éteint, aimoint, ftnissoint pour ètoient, aimaient, finissoient. Loys écrivit ces mots de la même manière. Nous croyons devoir signaler au lecteur ces particularités, afin qu'elles ne lui semblent pas autant de fautes de typographie s'il jette les yeux sur ses œuvres. Constatons aussi que l'orthographe de Loys ne fut jamais arrêtée, et que sur bien des points, à quelques années d'intervalle, il changea de système. C'est ainsi que dans ses premiers essais il ne faisait aucun usage de l'apostrophe, quoique depuis l'apparition du traité de Florimond sur l'ortho- graphe, l'emploi de ce signe eût été assez généralement suivi. Une assez curieuse discussion, dans laquelle se trouve mêlé le nom de notre chanoine, s'est élevée depuis trois siècles dans le monde savant, à propos du Traité du ris de Laurent Joubert, qui fut composé à Montbrison, et, depuis trois siècles, cette ques- tion n'a jamais été éclaircic d'une manière bien satisfaisante. Nous l'avons examinée de nouveau avec le plus grand soin, et nous livrons au lecteur le résultat de ces nouvelles recherches. En 1560, parut chez Jean de Tournes, le célèbre imprimeur lyonnais, un volume intitulé : Traictë des causes du Ris et tous ses accidents, faits par 31. Laur. Joubert, valentinois, médecin, docteur régent de Mompelier ; translaté en françois par M. Loys Papon, chanoyne de Montbrison, à Lion par Jan de Tournes, in-8, VIII, 101 pages. Ce volume ne contient que le 1 e r livre du traité. Dans une curieuse dédicace à Messire François Rougier, sei- gneur de Malras, etc., conseiller du roi, trésorier de France, es