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336                 BIOGRAPHIE DE LOYS PAPON.

institua pour ses héritiers universels, .Maistre Jehan, le lieute-
nant général, et Loys, son cher filleul, les substituant récipro-
quement l'un à l'autre en cas de prédéccs de l'un d'eux.
   Loys habita d'abord la maison paternelle, dite de Puy*Cla-
inaud (1), située en la Barrière, maison acquise parle lieutenant
général, en 4548, d'un sieur de Trémolles. La maison était
tenue sur un assez grand pied, puisque Marie Bizoton, mère de
Loys, avait à son service trois chambrières (2), sans compter un
cuisinier et plusieurs valets. Loys paraît avoir été l'enfant de
prédilection de sa mère, comme il le fut de son père. Rien ne
fut négligé pour lui donner une brillante instruction dans le
goût de l'époque. Nous ignorons où il fit ses études, mais ce
dont le lecteur pourra s'assurer en parcourant ses œuvres, c'est
que le latin, l'italien et le grec ne lui étaient pas moins fami-
liers que la langue poétique des novateurs du XVIe siècle. Ses
essais nous prouvent jusqu'à l'évidence avec quelle passion il
embrassa la réforme païenne que les pindariseurs s'efforçaient
alors d'introduire dans la littérature française ; mais il ne nous
est pas aussi bien démontré qu'il ait étudié avec le même zèle
et le même succès le droit canon.
   Montbrison tout resserré qu'il fût alors dans son étroite ceinture
de murailles flanquées de tours, ne se montra point en arrière
du vaste mouvement littéraire qui, au souffle de l'Italie, s'était
fait sentir dans nos provinces les plus reculées. Au XVIG siècle,
la capitale du Forez compta tour à tour dans sa modeste en-
ceinte des poètes, des érudits, des chroniqueurs, des juriscon-
sultes, des savants dont quelques-uns ont échappé à l'oubli. On
pourrait citer entre autres Jean Robertet, le traducteur des
Bits prophétiques des Sibylles, son fils Florimond Robertet qui
rédigea des mémoires sur sa province ; Paparin de Chaumont,
évèquede Gap, qui a laissé une savante paraphrase des psaumes
de David ; Du Tronchet, auteur des Lettres missives, réimprimées

  (1) Celte maison avait appartenu à Jacqueline de Puy-Clamaud, veuve
de Jehan Papon, oncle du jurisconsulte.
  (2) Ces détails se trouvent dans un testament de Marie Bizoton , du
27 juin 1569,