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330                        TABLE.




        LE CYGNE, L'OIE ET LE SERPENT.


 Dame Cygne.... c'était une épouse fidèle
 Traçait au bord d'un lac un sillon argenté ;
 Elle caressait l'onde et rassemblait en elle
 Elégance et noblesse, et grâce et pureté.......

  Une Oie.... on la disait de mœurs un peu légères,
  Ce qui l'exposait fort aux caquets des commères,
 Fréquentait un égout voisin, où barbotant,
  La belle importunait jusqu'au moindre habitant
 Qu'elle pensait peut-être enchanter par sa grâce.
 Elle vit naviguer l'oiseau cher à Vénus,
 Et cria: « Regardez cette prude qui passe,
 « Elle est fière et prétend aux plus hautes vertus ;
 « Mais d'esprit dépourvue et froidement aimable,
      « Hier blanche et blanche aujourd'hui,
      « D'une allure toujours semblable,
      « Sans cesse elle engendre l'ennui,
 « Tandisque je l'éclipsé en montrant, au contraire,
      « Pour aiguillonner et pour plaire,
      « Les talents les plus variés.
      « Mes airs brillants et mon plumage
      « Et le piquant de mon langage
      « Mettent tous les cœurs à mes pieds.
      « Diversité, c'est ma devise.
 « Je sais marcher, chanter, et voler et nager,
      « Mon art est de toujours changer
 « Et l'on court, avec moi, de surprise en surprise;
      « J'offre l'éclat du plus beau jour,
      « Mille galants me font la cour
     « Et tous mes jours sont jour de fête. »