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BIBLIOGRAPHIE. 301 royaume sous le règne de S. M. le roi Louis-Philippe, il vit aujour- d'hui à Lyon, quoique jeune encore, dans une retraite honorable et honorée, et maintenant qu'il est rendu au repos, il se livre avec bonheur au culte des lettres; il pense comme Cicéron que ce culte forme la jeunesse , charme les vieilles et lourdes années, donne du lustre à la bonne fortune et console dans les afflictions. Les lettres ne sont-elles pas les compagnes constantes de celui qui les cultive ? Elles le suivent aux champs et à la ville ; elles voyagent, elles veillent avec lui. (Pro Arehià poetâ). Que je m'occupe maintenant du poème Biblique, de l'hymne religieux que M. de Jussieu a intitulé : Un dernier chant au Paradis Perdu de Milton. De Milton.....' Qui ne connaît l'œuvre Apocalyptique de ce grand poète , cette œuvre qui a triomphé enfin de l'indifférence des contemporains et des critiques pas- sionnées et souvent peu décentes de Laharpe et de Voltaire? Mais comme on l'a fait justement observer, si la récompense volée par la postérité a été tardive, elle a été splenclide. •— Jamais œuvre ne mérita mieux et plus complètement le titre de poème Epique, puisqu'elle est puisée dans les livres saints des Hébi'eux et que ces livres eux-mêmes offrent tous les caractères de l'Epopée la plus antique. N'ont-ils pas précédé /'Iliade et /.'Odyssée et la Genèse ne nous fait-elle pas connaître la création par Dieu et du monde et de l'homme? Les autres livres de ce Pentateuque ne sont-ils pas le monument le plus complet des croyances d'un peuple et ces croyances, hâtons-nous de l'ajouter, ne sont-elles pas celles qui servent de fondement à notre sainte et divine religion? Milton, ce chantre de la Genèse, a terminé son poëme au mo- ntent où l'ange envoyé par Dieu chassa Adam et Eve du Paradis Terrestre, au moment où le monde entier étant devant eux, main en main, dit le poète, à pas incertains et lents, ûs prirent à tra- vers Eden leur chemin solitaire. C'est à ce moment que M. de Jussieu s'empare des deux coupables et qu'il chante, avec une lyre que l'on peut justement appeler Racinienne, les premiers jours de leur existence sur la terre. Les détails dans lesquels il entre sont d'un coloris des plus purs, des plus frais, des plus variés ; ses chants sont suaves, surtout quand il leur donne la