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A ANDRÉ DEL SARTË. 293 Le Sodoma dont le nom véritable est Razzi, est contem- porain d'André del Sarte. Bien qu'il ait vécu jusqu'à l'âge de soixante et quinze ans, tandis que ce dernier est mort à quarante deux, il a cependant beaucoup moins produit de travaux, et comme il peignit surtout à fresque, un grand nombre de ses œuvres a péri ou a été gravement endommagé. C'est sans contredit le plus grand artiste de L'école Siennoise. On ignore quel fut son maître. On sera peut-être frappé de la différence du ton entre la copie de l'Evanouissement de Sainte Catherine dont nous venons de parler, et le lableau que nous attribuons sans hésiter au Sodoma. Si on y voulait voir la preuve que ces deux tableaux ne sortent pas de la même main, il faudrait se rappeler que cette différence se retrouve toutes les fois qu'on veut comparer un tableau à l'huile et une fresque. La raison en est Irès-simple : le temps, qui noircit les tableaux à l'huile, éclairât les fresques. Il ne faut donc tenir aucun compte, dans la comparaison, de l'intensité du ton. Les fresques do l'An— nunziala dont nous parlions tout à l'heure, ont des tons plus effacés, môme dans les ombres, que ceux du plus léger pastel; et cependant les tableaux h l'huile d'André del Sarlesont tous assez sombres. On remarque facilement toutefois dans l'Evanouissement de Sainte Catherine des traits communs avec le sacrifice d'A- braham; c'est la tendance;') accuser les contours, aies cerner, c'est un grand tour dans les attitudes, l'amour des poses han- chées et énergiques, mais l'Evanouissement est incomparable- ment plus beau d'expression. Nous l'avons dit du reste, c'est sans conteste le chef-d'œuvre du Sodoma. Les autres peintures de la chapelle deSan Domenico qui représentent l'une l'Extase de Sainte Catherine, l'autre Sainte Catherine agenouillée, priant pour un supplicié dontla tôle vient d'être tranchée, sont très-énergiques et présentent des qualités de même nature ;