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OBSERVATIONS AU SUJET DE L'EMPLACEMENT DE CULARO. Une savante dissertation , insérée dans les livraisons de mai et do juin de la Revue du Lyonnais, contenait ces deux propo- sitions : 1° Que la ville de Grenoble, appelée antérieurement Gratta- nopolis, ne devait point ce nom à l'empereur Gratien ; 2° Qu'on ne pouvait fixer l'antique ville de Cularo sur l'em- placement actuel de Grenoble. Que l'auteur de cette dissertation veuille bien me permettre de faire quelques observations au sujet de son travail, sauf à reconnaître mon erreur, si elles sont mal fondées. Quant au nom de Gratianopolis, il ne peut se traduire autre- ment que par : ville de Gratien, ce qui est déjà une assez forte présomption en faveur de l'opinion émise jusqu'à ce jour par tous les historiens (1). Quant à l'emplacement de Cularo, il est vrai qu'il ne peut être fixé par une lettre de Plancus datée de Cularo et par deux inscriptions, rapportées par Muratori, qui constatent que Dio- clétien et Maximien firent construire des murs d'enceinte et des édifices intérieurs à Cularo. Voici l'une de ces inscriptions : DD. NN. 1MP. CAES. CAIUS. AVREL. VALERIVS. DIOCLETIANVS. PF. INVICTVS. AYGVSTYS. ET. 1MP. CAES. MARCVS. AVRELIVS. VALEIUVS. MAXIMfANVS. PF. INVICTVS. AVGVSTVS. MVRIS. CVLARONESNSIBVS. CVM. ESTERIORIBVS. AEDIFrCIIS. PROVIDENTIA. SVA. 1KSTITVT1S. ADQVE. PERFECT1S. PORTAM. ROMANAM. IOVIAM. VOCARI. JVSSERVNT. (1) D'après l'auteur de la dissertation, l'ancien nom de Grenoble aurait été Granorum Volis (ville des grains), qu'on aurait ensuite transformé en celui de Gratianopolis. Cette assertion me paraît insoutenable; indépen- damment de sa singularité, elle ne peut être justifiée par aucun document ou inscription authentique.