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                   EMPLACEMENT DE CULARO.                     27a

   On voit par cette inscription que Dioclétien et Maximien don-
nèrent l'ordre que désormais la porte Romaine de Cularo, c'est-
à-dire celle qui conduisait sur la route de Rome, prendrait le
nom de porte de Jupiter.
   L'autre inscription est entièrement semblable, si ce n'est
qu'elle constate que la porte Viennoise, c'est-à-dire celle qui
conduisait sur la route de Vienne devait prendre le nom de
porte A'Hercule.
   On sait que Dioclétien et Maximien, en prenant possession
de l'empire, avaient joint à leurs noms, le premier celui de
Jupiter, et le second d'Hercule.
   On a bien pu conjecturer cependant que ces deux inscriptions
étaient les mômes que celles qui étaient gravées sur deux
anciennes portes de Grenoble, et qui ont été effacées par le
temps.
   La lettre de Plancus, datée de Cularo, ne fixe pas la position
de Cularo à Grenoble, mais elle peut l'autoriser, si on examine
les faits contemporains de cette lettre.
   Plancus, après avoir franchi le Rhône et l'Isère, se disposait
à joindre son armée à celle de Lépide pour attaquer Marc-Antoine
qui venait d'arriver à Frejus ; mais, averti que l'armée de Lépide
s'était jointe à celle de Marc-Antoine, et ne voulant pas s'ex-
poser à combattre deux armées réunies, il repasse l'Isère, et
c'est derrière ce fleuve qu'il attend l'armée de son collègue Déci-
mus Brutus qui devait venir de Modène pour le rejoindre; or,
 Cularo, si on le fixe à Grenoble, était certainement le lieu le
plus convenable pour attendre Décimus Rrutus.
   M. hnbert-Desgranges, auteur de la dissertation insérée dans
la Revue du Lyonnais, emploie un argument très-singulier pour
prouver que la lettre de Plancus n'est pas datée de Cularo-, il
change d'abord le nom de CVLARO en celui de CVILAHO, qu'il
décompose ainsi : CIVITAS VILLA ROMANENSIS, c'est-à-dire Ro-
mans, dit-il. Aucun épigraphiste ou archéologue de quelque
valeur n'acceptera cette interprétation.
   J'ajouterai que Plancus , attendant son collègue Décimus Bru-
 tus qui venait de Modène, ne pouvait commettre la faute de