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264 CONCOURS DE POÉS1K. Partez, Français, parlez : votre tâche est remplie, Par'ez. Après son œuvre on solde l'ouvrier ; Et vous, vous n'êtes pas des héros mercenaires ; Pour d'indignes salaires Vous, vous ne vendez pas votre labeur guerrier. Et d'ailleurs, par quels dons, ô travailleurs prodigues, Un prince pourrail-il de vos grandes fatigues Jamais récompenser les courageux excès? Des provinces?.. De l'or?., o présent dérisoire. Ce n'est qu'avec la gloire Que se peut justement payer le sang français ! Vous ne demandez rien aux luttes intrépides Que de sentir céder à vos élans rapides Des régiments rompus les débris fugitifs ; Quand vous frappez vos coups, votre seule espérance Est d'enrichir la Fiance De canons prisonniers et de drapeaux captifs. Mais, qu'enlends-je ? Le poète, par un brusque mouvement, prête l'oreille au bruit qui se répand que la France, reniant sa générosité, a stipulé une cession do territoire, et accepté ainsi en Europe sa part de la honte trop connue du partage d'une nation. Mais, il en appelle h la Savoie qui confondra celte calomnie. Ici se placent, pour la verve, pour l'ardeur du sentiment pa- triotique, pour la grandeur et la beauté des images, des vers supérieurs ce nous semble a tout ce que nous avons trouvé dans le concours. Ecoutons ! écoulons ! — S'clcvanl des abîmes Jusqu'aux neigeux sommets, des clameurs unanimes Grondent de bouche en bouche cl d'échos en échos... C'est la sublime voix, c'est la voix de la foule, C'est l'Océan qui roule Chantant un même chant dans chacun de ses flots.