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                       CONCOURS DE POESIE.                          265
        Oui ! — Voilà la réponse ; oui ! — C'est le cri de joie
        Que répètent en chœur les fils de la Savoie
        Quand la Fiance leur dit : « Je veux vous adopter ».
        Oui ! voilà le seul mot qu'à l'urne débordante
                D'une main triomphante
        Les libres montagnards s'empressent de jeter.

        Comme un ruisseau, guidé par la pente des plaines
        Unit son flot fidèle aux ondes suzeraines
        Du fleuve qui l'absorbe en son cours indompté.
        Et l'emporte et le pousse, après ses grands voyages,
               Jusqu'aux lointaines plages
        Où la mer l'associe à son immensité ;


        Ainsi, des monts français peuplades primitives
        Suivant de votre amour les pentes instinctives
        Au peuple souverain vous venez vous unir ;
        Et mêlant votre sort avec ses destinées
                Vous êtes entraînées
        Vers sa gloire immortelle et son vasic avenir.


   Enfin, dans une dernière partie, le poète chante impé-
tueusement l'Hosanna à une politiqne de résurrection
des nationalités, que nous n'avons pas mission de juger et
a laquelle doivent s'étendre nos précédentes réserves. Nous
avons besoin d'effacer une de ses strophes trempée dans trop
de passion ou de colère. Mais, nous ne voudrions point taire,
malgré le sentiment qui nous dicte au fond quelque désa-
veu, des vers aussi beaux et d'un aussi éclatant coloris que
ceux par lesquels nous allons terminer nos citations :

                                      L'Europe émancipée
        Ne Cjoitplus obéir aux ordres del'épée ;
        Le glai\e pèse moins que l'urne du scrutin ;
        Devant le droit nouveau, les rois n'ont plus ol ancêtres,
          Seuls, les peuples sont maîtres :
        La jeune Liberté conduit le vieux Destin.