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                       CONCOURS DE POÉSIE.                       257

vous trompez de date. Ce type saint de l'Écriture, défiguré
par la mauvaise École de la Révolution, laissez-le a la poésie
révolutionnaire, aujourd'hui si justement répudiée. Ayez le
bon esprit d'êire de votre siècle et de votre pays.
    Cela dit, nous pouvons aborder le n° 8, qui a pour épigra-
phe : Fini lemperatam di quoque provehunt in majus. C'est
une ode qui se développe en près de cinquante strophes.
    Au commencement brille une idée éminemment lyrique,
elle donne à l'ouverture de l'ode une réelle majesté. Le poète
veut faire sentir la différence qu'il y a entre la force livrée a
elle-même et la force soumise à une règle, disciplinée contre
ses propres excès, alliée au droit et a la justice. Il cherche,
a cet égard, ses comparaisons dans les grands phénomènes .
de la nature, tels que l'électricité et la vapeur, tour à tour
formidables et destructrices ou utiles et bienfaisantes, suivant
qu'elles relèvent ou 'non d'une intelligente direction, 11 ren-
contre ainsi les sources nouvelles et originales de poésie
 que la science, avec ses applications, fait jaillir pour les
 modernes ; et, du haut d'une magnifique idée morale, en-
 richie de l'expansion poétique dont elle est susceptible, il va
 se trouver noblement et naturellement porté dans son sujet.
 Que l'on en juge par la citation suivante :

        Le merveilleux fluide, aimant, lumière ou flamme,
        Qui semble en l'inondant verser au monde une âm«,
        Charge-t-il dans les airs d'orageux tourbillons.
        L'éclair brille, la nue éclate, le tonnerre
             Tombe... ; on sent palpiter la terre,
        On voit fondre les tours et fumer les sillons.


         Mais, des rois et des dieux brisant la tyrannie,
         Franklin rend-il la foudre esclave du génie,
         Captive, elle offre aux arts un élément fécond ;
         Elle éclaire et guérit, ou, vivante courricre,
              Qu'un fil lui trace sa carrière,
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