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                     CONCOURS DE POÉSIE.                   233
                Non loin de ces lieux même
                On vit trois souverains
                Dans un accord suprême
                Joindre ensemble leurs mains.
                Quel sublime problème
                Ont-ils donc agité?—
                Les nations chez elles,
                Limites naturelles,
                Entière liberté
                Et dans cette harmonie,
                Plus de peuples aux fers,
                Mort à la tyrannie
                Et paix à l'univers.


   Ce récit achevé, le Génie se réjouit de voir le territoire
de la Savoie passer, en vertu d'un libre choix, sous les lois
de notre empire, et il invite le poète a chanter sa patrie nou-
velle. Celui-ci, qui reprend haleine jusqu'à la fin encore
éloignée du poème, adresse une invocation à la France;
puis il énumère la dot glorieuse d'hommes célèbres apportée
par la Savoie à son nouveau souverain ; puis il donne aussi
la liste des villes de la Savoie, en s'applaudissant de la
tournure française et de la consonnance harmonieuse de
leurs noms ; et le poème finit par des palmes d'espérance
balancées sur la tête du Prince impérial. Toute cette longue
continuation de l'œuvre envoyée au concours nous a paru
froide, languissante, embarrassée, d'un tissu où marque la
peine du travail, et où le vers, dénué de lyrisme, devient
fréquemment prosaïque. Il y a un certain effet de catalogue
dans la lente enfilade de tous ces noms de ville qui suc-
cède à une série de brèves notices sur le président Favre,
saint François de Sales, le grammairien Vaugelas, le méde-
cin Fodéré, Berthollet le chimiste, Bouvard l'astronome, les
historiens Saint-Réal et Michaud, le cardinal Gerdil,les
peintres Viollet et Molin, sans omettre même quelques per-