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2S4                    CONCOURS DE POÉSIE.

sonnages vivants. Par une dissonnance qui frappera les gens
de goût, le ton est descendu jusqu'à celui de l'épître, sans
avoir d'ailleurs de l'épître l'aisance , la grâce familière,
l'urbanité élégante qui sont ses naturelles qualités. Pour-
tant, de cette seconde partie, quoiqu'elle offre à reprendre,
se détachent encore trois strophes d'une large et belle facture
auxquelles nous applaudissons sans réserve :
        Maintenant donc, ô voix des hautes citadelles,
        Qui ceignez nos confins de vos remparts fidèles,
             Voix des bronzes fumants,
        Grandes voix do terreur ou de rejouissance,
        Portez à nos échos le nom sacré de France
        Dans vos rudes concerts et vos hymnes tonnants.

        O vents qui murmurez dans nos monts et nos plaines,
        Brises qui caressez de vos pures haleines
             Les fleurs de nos vallons,
        Voix allières des eaux qui tombent de nos cimes,
        Voix de nos bois émus comme des luths sublimes
        Au frémissant toucher des pâles aquilons ;

        Voix de la terre et voix de noire azur immense,
        Voix mâles des anciens, douces voix de l'enfance,
            Voix de l'âme et du cœur,
        Voix des arts élevés et voix de l'industrie,
        Chantons la France, elle est notre sainte patrie ;
        Nos rois, nos rois sont morts, vive donc l'Empereur.


   Ces nobles accents sont bien ceux de l'enthousiasme
lyrique ; il est beau de voir le poète convier en témoignage
peuple et nature tout à la fois et soulever leur immense
concert de bénédiction et d'amour sur l'union de la Savoie
à la France ; le cri de Vive l'Empereur ! ne pouvait pas faire
une explosion plus poétique ni sortir mieux des entrailles
de la terre qui est aujourd'hui le prolongement de la patrie ;
et il ne faudrait pas beaucoup de pareils vers pour arracher