Revue du Lyonnais » série 2 - n°23 ( 1861 ) » pp.252

252                  CONCOURS DE POÉSIE,

le poème met dans la bouche du Génie de la Savoie une
description de bataille d'un mètre court et rapide bien choisi,
mais qui produit des difficultés contre lesquelles le vers
trop souvent échoue. En voici les meilleures parties :
                L'ennemi se déploie;
                En frémissant de joie
                Il croit tenir sa proie ;
                Mais la France paraît
                E t , mouvante muraille,
                Se déroule en bataille
                Sous l'épaisse mitraille
                Qui sur elle pleuvait.


                Du fort de la mêlée
                Où sa garde criblée
                Entoure le héros,
                Il conduit en personne
                D'invincibles drapeaux -,
                Il combat, il ordonne,
                 Et le canon résonne
                 La pâle mort moissonne
                 Les bataillons troublés,
                 Comme la jeune fille
                 Dont l'ardente faucille
                 Passe en coupant les blés.


                 Puis, la plaine où naguère
                 L'impitoyable guerre
                 Roulait comme un tonnerre
                 Son tumulte entraînant,
                 Dans l'ombre et la poussière
                 Repose maintenant
                 Tandis que la Victoire,
                 Parmi ses noms do gloire,
                 Que répète l'écho
                 Du ïésin à la Loire,
                 Inscrit Soliérino.