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132 LES ÉCORCHEURS « pas aux chrestiens. Pourquoi, » ajoute-l-il piteusement, » « chacun doit bien fuyr les mains de telx gens (1). » Que faisaient cependant les gouverneurs des pays voisins devant celte audacieuse aggression ? La terreur était grande; partout on criait ie retrait, toutes les villes murées de la contrée faisaient bonne garde et se remplissaient du bétail et des familles des manants retrayants. Lyon dut trembler et peut-être môme fut-il victime de quelque coup de main. * L'absence aux archives de tout registre municipal de celte année 1443, laisse soupçonner qu'il a pu se passer alors quelque grave désordre. Le duc de Bourgogne ne resta pas inactif. Le duc de Savoie s'était hâté de lui demander des secours, et dès le 7 avril il écrivait à tous ses baillis, gouverneurs, seigneurs ban- nerels et tous autres de se réunir autour de Mâcon, « les Escorcheurs étant à Vimies et environ. » Le 12, il écrivit a*u seigneur de Blanmont maréchal de Bourgogne, pour lui com- mander d'aller avec des troupes se joindre à celles du duc de Savoie sur le territoire duquel se trouvaient les bandes. Mais quelle lenteur dans la concentration et la marche de ces milices ! On se réunit cependant à Mâcon, et « le samedi- « saint, veille de Pâques, xxc d'avril, monseigneur de Blan- « mont et ses gens, monseigneur de Tolonjon et de Sene- « cey et ses gens au nombre de huit vins hommes d'ar- ec mes et de trait, partirent de Mascon deux heures devant « le jour et s'en allèrent à Chasteillon et de Chasleillon à « Monlluet, en garnison avec le maréchal de Savoie (2). » Les armées ayant opéré leur jonction restèrent en garni- son au lieu de se jeter sur les brigands, et ne revinrent de la Savoie que le mercredi « après Miscricordia Domini » 8 mai. (1) Notes et documenta, etc.. p. 430 et s. ;2) Ibid. p. 433.