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                        DANS LE LYONNAIS.                    133

    Elles se bornèrent à observer depuis Monlluel. Le 28 avril,
 le maréchal écrivait des lettres contenant en effet que « hyer,
 « environ xi heures, estoient venues nouvelles que les Escour-
 « cheurs estant à Vimies se déspartoient pour eulx en aler,
 « et incontinent M. le mareschal de Savoie, lui et toutes leurs
 « gens d'armes se sont tirés devant ledit Vimies, et veirent
 « que les dits Escorcheurs faisoient passer leurs bagues
 « ou royaulme, mais les combatans estoient encoires tous
 « dans ledit Vimies, lesquels n'en dévoient point partir
 « cedit lundy de tout le jour. Et cedit jour de lundy, ledit
 « maréchal et autres dessus nommés, dévoient râler devant
 « ledit Vimies en entension de recouvrer la ville ; desquelles
 « choses advertissoit Mr. le Bailli et la ville de Mascon et que
 « l'on feist retraire à toute haste le païs de Masconnois, et
 « que pareillement Mgr le Bailli le feist savoir en Charollois,
 « et ailleurs en ces marches, pour eslre chacun en son endroit
 « sur ses gardes (1). »
   Il se trouvait peut-être à cette hésitation une autre cause
plus difHcile à discerner. Le roi était-il bien innocent de cette
attaque contre les possessions du duc de Savoie? De tout
temps il a été facile d'envoyer des bandes indisciplinées ten-
ter quelque entreprise aventureuse, sauf à les désavouer si
elles ne réussissent pas. Le Dauphin Louis était habile en
ces sortes de choses. On avait eu déjà plus d'un démêlé avec
la Savoie. Or, les Écorcheurs de Vimy étaient commandés
par le sire de Beauvoys, qui se disait lieutenant de Messire
de Jaloignes, maréchal de France. Le maréchal de Bourgo-
gne eut-il avis de ne pas trop se mêler de cette querelle?Il
est certain qu'on laissa les Écorcheurs se retirer librement et
qu'on n'entra pas même après eux dans la ville. Au con-
traire, les bandes en se retirant, y laissèrent installés des

  (1) Ibid.