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74 NÉCROLOGIE. bile, M. Legcrot, et, depuis cette époque, il occupa, au Grand- Théâtre, le pupitre de violon solo avec M. Cherblanc également élève de Baillot et premier prix du Conservatoire. Pendant qua- rante années et sauf de rares intermittences, il est donc resté fidèle à son poste, et ce n'est que très-récemment qu'il le céda à M. Ten-Have pour se mettre à l'alto. L. MOREL OE VOLEINE. JOSEPH CHALEY. Notre compatriote, M. Joseph Chaley, l'ingénieur civil qui, peu après l'introduction en France du système des ponts suspendus, s'est associé à M. Seguin pour la, construction des ponts de Beaucaire, sur le Rhône, et de Chazey, sur l'Ain, vient de mourir à l'âge de 64 ans. Né à Ceyzérieu, arrondissement de Bellcy , il était frère de M. le conseiller Chaley cl parent du docteur Récamicr. Désigné pour les gardes d'honneur, en 1813. il fit les campagnes de 1813 et 1811, reçut la croix d'honneur et entra, en 1815, dans les carrières civiles. Son esprit était actif, vigoureux, résolu, disposé aux nouveautés. Le commerce dans lequel il s'essaya ne le retint pas. Il étudia alors la médecine et fonda le premier établissement orthopédique qui ait existé à Lyon. Le succès répondit à ses efforts, mais sans satisfaire l'activité de son esprit. On était •alors fort ému en France du nouveau système essayé en Amé- rique et en Angleterre pour la construction des ponts suspendus, dont les conditions économiques, grâce à la réduction du nombre des travées, répon- daient aux besoins du temps et à l'activité que la paix imprimait à la cir- culation et aux relations commerciales. M. Chaley s'associa avec M. Seguin, ingénieur distingué et entreprenant ; sa carrière était dès lors trouvée. Les ponts gigantesques de Fribourg et de Rochc-Ecrnard, sur la Vilaine, furent construits par lui ; ils sont restés des monuments de ces entreprises prodigieuses dont l'accident funeste d'Angers et quelques autres encore ont diminué le crédit sans pouvoir en effacer l'utilité et les services. M. Chaley avait, en 1825, épousé Mlle Champagneux, petite fille de M me Roland, l'une des plus illustres victimes de la Terreur; elle lui a donné trois filles. En 1834 il s'était conduit avec énergie dans les trouble? de Lyon. 11 fut nommé par le roi officier de la Légion d'honneur. En 1846, il habitait * aux environs de Bourgoin, le château de Rosière