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                     FUNÉRAILLES DE M. MORIN.                        <) 7

littéraire : « l'Indépendant. » M. Morin, l'un des fondateurs de
cette feuille, en devint le principal rédacteur. La presse pério-
dique avait alors très-peu d'organes dans les départements.
L'Indépendant fut l'un des premiers journaux de province qui
entreprirent la défense suivie d'un système d'idées et de doctri-
nes; il se constitua le propagateur de celles que soutenait avec
éclat le journal le Globe, et développa ce principe, depuis devenu
vulgaire, que l'une des bases principales de la société, c'est le
 Travail.
     Deux années plus tard, en 1827, les notabilités lyonnaises,
 appartenant à l'opinion libérale, s'associèrent pour fonder le jour-
 nal politique qui eut pour titre « le Précurseur. » Cette feuille avait
 déjà quelques mois d'existence lorsque M. Morin en prit la direc-
 tion. Pour se vouer entièrement à cette tâche, il se démit de ses
 fonctions d'avoué à la cour royale. La rédaction avait le concours
 d'hommes éminents,parmi lesquels on peut citer MM. Torombert,
 Terme et Prunelle. Aussi le Précurseur eut-il un certain retentis-
 sement et, ce que reconnurent ceux-là même qui ne partageaient
  pas les idées de ce journal, a'est que sa rédaction fut toujours de
 bonne foi, qu'elle portait le cachet de convictions vraies et que
 jamais la guerre n'y fut faite aux personnes, mais aux systèmes.
     En 1829, M. Morin publia une Notice sur le général Lafayette.
  La vente de cet opuscule produisit une somme d'une certaine
  importance dont l'auteur fit don à la Société pour l'instruction
  élémentaire, créée depuis peu et dont il était l'un des fondateurs.
      La part que M. Morin prit à la révolution de juillet a été ra-
  contée par M. Louis Blanc, Le Précurseur protesta contre les or-
  donnances, et ses bureaux devinrent le centre de la résistance
  lyonnaise. L'énergique attitude de notre confrère dans ces cir-
  constances difficiles lui valut une récompense civique bien pré-
  cieuse, une médaille frappés en son honneur.
      Lorsque M. Morin quitta la rédaction du Précurseur, en 1831,
  pour les fonctions dejuge-de-paix qu'il a remplies depuis cette
   époque jusqu'à ce jour, il s'était déjà chargé d'une autre tâche
   littéraire. Il s'agissait de conduire à fin le grand travail historique
   sur les annales lyonnaises que la mort de Clerjon avait laissé