page suivante »
DANS LE LYONNAIS. 43
gogne, fut Soin d'apporter au pays que nous habitons la sé-
curité qu'il paraissait lui promelllre. Son premier résultat
fut que les compagnies royales, devenant en grande partie
inutiles, furent les unes abandonnées à elles-mêmes, et les
autres dissoutes. Mais leurs chefs, loin d'obéir aux ordres du
roi, retinrent auprès d'eux leurs gendarmes, et ceux d'entre
eux qui ne furent pas occupés à faire la guerre aux Anglais
continuèrent à guerroyer pour leur propre compte, et, de
soldats devenant brigands, se mirent à battre la campagne,
se livrant sans frein à toutes les violences. Les troupes du
duc de Bourgogne, soumises à une organisation toute diffé-
rente, rentrèrent plus volontiers dans leurs foyers. C'est ce
qui explique cette circonstance, que les chefs des Écorcheurs
étaient ou avaient été à la solde du roi, et que ces invasions
soudaines eurent surtout pour théâtre nos contrées. En effet,
pendant huit ans, nos pères assistèrent au triste spectacle
d'armées royales ravageant, en pleine paix et malgré le roi,
les terres du duc de Bourgogne.
« Ce fut en septembre 1436 que les Écorcheurs parurent
poui la première fois en Bourgogne. Les Anglais étaient alors
assiégés dans le Bourg de Monligny ,en Champagne, par
M. de La Suze, capitaine au service du roi, avec l'aide du Bâ-
tard de Bourbon, qui préludait déj » aux excès abominables
auxquels il dut un si triste renom. Le siège fini, les assié-
geants sous les ordres du Bâtard; envahirent la Franche-
Comté, et ne tardèrent pas à venir en Bourgogne, en pas-
sant par le pays de Langres. Pendant les huit années qui
suivirent, on compte cinq ou six invasions générales, qui
inondèrent la province du nord au midi et de l'ouest à l'est.
Pendant les intervalles de ces effroyables tempêtes, la Bour-
un très-grand nombre de chartes, d'extrait de comptes, lettres et autres
pièces inédites, depuis le XIII e siècle. Nous en avons tiré une grande
partie des documents qui ont servi à cette notice.