Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
424               LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS.

phe par lequel la Chambre sollicitait du roi, « la rétribution
nécessaire des récompenses et des peines, et l'épuration des
administrations publiques. » Bien que conforme aux vœux
exprimés par la plupart des collèges électoraux de France, ce
paragraphe excita de vifs débats. Le duc d'Orléans prit la pa-
role et conclut à sa suppression : « Ne formons pas, dit-il à
 celte occasion, des demandes dont la malveillance se ferait
peut-être des armes pour troubler la tranquillité de l'Etat.
Notre qualité de juges éventuels de ceux envers lesquels
 on recommande plus de justice que de clémence, nous impose
 un silence absolu à leur égard. Toute énoncialion antérieure
d'opinion me paraît une véritable prévarication dans l'exercice
de nos fondions judiciaires. » La proposition du duc d'Orléans
fut écartée par la Chambre ; mais il recueillit de sa conduite
 en celte circonstance un surcroît de popularité qui réveilla les
 susceptibilités de la Cour. Le parti royaliste dénonça hau-
tement son langage comme tendant à affaiblir l'autorité
royale à une époque où un surcroît de vigueur était si
nécessaire pour lutter contre les factions; et sa démarche
encourut d'autant plus de blâme que le comte d'Artois et
le duc de Berri s'étaient prononcés dans un sens tout opposé.
Louis-Philippe aggrava ses torts en donnant les mains à l'im-
pression clandestine du compte-rendu de ces débats par les
soins de l'ex-préfet Pieyre et de Paul Didier, le même que
nous allons retrouver à la tête de l'un des complots les plus
audacieux qui aient menacé la Restauration.
   Dans ces circonstances, l'éloignement du duc d'Orléans
était devenu indispensable. Son nom , prononcé par les mé-
contents de tous les partis, semblait en quelque sorte un défi
permanent porté a la royauté encore faible et mal assise des
Bourbons. Il partit le 18octobre 1815 pourTwickenham, où
il avait laissé sa famille, et ne parut plus occupé que du soin
de se faire oublier pendant celle période d'une réaction légi-