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464 MADAME ANTONIA BOSSU C'est encore La Lumière que nous regrettons de ne pouvoir citer en entier, mais dont nous voulons retenir ces belles images : Elle va dans l'azur au devant du soleil, Au grand miroir des mers soyeuses et fleuries Où son sourire fait éclore des féeries, Rayonnante elle veut contempler sa beauté. Et surtout le vers superbe qui les termine : Elle meurt, succombant à sou amour sublime Sur le bûcher où vient d'expirer le soleil. Enfin ce sont des tableaux où la pitié domine, Phèdre, cheval de renfort, Rencontres, deux sonnets d'un heureux contraste et d'une belle facture. La forme ! les citations que nous avons faites prouvent assez à quel point M mc Bossu en était soucieuse. Un bon critique, Emile Trolliet, a dit d'elle (dans ses Médaillons de poètes) : « Généralement Antonia Bossu sait unir la justesse de l'idée à la délicatesse de l'expression » ; et André Rivoirc (Revue de Taris) : « M mc Bossu ne cherche pas à se faire un style éclatant et bariolé, mais elle a le don précieux d'un lyrisme har- monieux et abondant ; tout éveille en elle une strophe charmante, les êtres, la nature, les sentiments, les idées ; parfois elle s'attarde a de menues et mièvres descriptions ; le plus souvent, elle se plaît à dire des choses précises en vers sonores et fermes », nous ajouterons : sans jamais rien de déclamatoire, ni de violent. Nous nous sommes attardés longuement à la première partie du volume ; la plus franchement originale est cependant la seconde où, à côté de gracieux rondels, se trouvent des chansons d'une touche très personnelle et qui ont valu à M mc Bossu de nombreux succès. C'est le Rire, couronné par le Caveau Stéphanois. Les Chemins, Jamais adieu (premiers prix du Caveau Lyonnais). Aux douces choses de la vie, A ce qui fait l'âme ravie, Amour, gaîté, croyance, espoir ; Aux biens que le soir nous enlève, A ce qui jamais ne s'achève, Ne disons pas adieu, mais au revoir.