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              DE L'ANTIQUITÉ A LA RENAISSANCE                     441

l'expression de ces personnages méritent plus qu'une men-
tion d'estime.
   Philippe d'Alençon (1357), personnage d'une grande
intelligence, descendait des Valois. Evêque de Beauvais tout
jeune, puis archevêque de Rouen, il se vit dépouillé de ses
bénéfices, pour avoir refusé de l'avancement à un prêtre
indigne, protégé du roi Jean II le Bon. Il quitta alors la
France et se rendit à Rome (1), où Urbain VI le nomma
cardinal-prêtre de Sainte-Marie du Trastevere. Mais il
déploya, à l'endroit des habitants d'Udine qui s'étaient
insurgés contre son élection au patriarcat d'Aquilée, une
rigueur telle qu'il se vit dépouillé par le pape de toutes ses
dignités. Il devint alors l'adepte de l'antipape Clément VII.
Plus tard, ayant reconnu ses erreurs, le successeur d'Ur-
bain VI, Boniface IX, lui rendit ses dignités et le créa car-
dinal-évêque d'Ostie. Il mourut à Rome l'année 1397, en
odeur de sainteté.
   Paolo Romano aurait encore sculpté, d'après Vasari, un
groupe équestre, un guerrier à cheval, revêtu d'une armure.
Il était placé à Saint-Pierre et attirait l'admiration générale.
Il serait aussi, si l'on en croit l'épitaphe placée sur sa tombe,
l'auteur d'un Cupidon dont on a malheureusement perdu la
trace.
   Cet artiste mourut vers la fin du xve siècle. Peu avant
sa mort, il s'était retiré du monde pour vivre dans la soli-
tude et la paix.
   Son élève, Gian Cristoforo Romano (2), florissait vers
1470. On attribue à ce sculpteur plusieurs bustes et plu-


  (1) Cardella, op. cit., donne une autre version concernant le départ
de France de Philippe d'Alençon.
  (2) Vasari, t. V, p. 13.3, note 5.