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PKXDAXT LA PKRIODK RÉVOLUTIOXNAIRK 421 les officiers pour présenter à la Municipalité assemblée le sujet du tableau du sieur Coggel, qu'elle a précédemment adopté, et la devise de Vasselier, dont elle avait fait choix. Evidemment, l'Académie avait encore le ferme espoir de conserver avec le nouveau régime la situation qu'elle s'était faite sous l'ancien, et son espoir se justifiait assez bien par ce fait que, depuis le commencement de la Révolution, les élections populaires portaient aux charges publiques les hommes les plus distingués de l'ancien régime, entre autres des académiciens. Il fallait, néanmoins, compter avec les imprévus du moment. Le 6 juillet 1790, Jars remplaça Savy comme directeur. Pendant que la ville, sous la protection de la garde natio- nale, se préparait à planter un arbre de liberté sur la place des Terreaux, l'Académie tint une séance à l'Hôtel de Ville. Tous les titres de noblesse et toutes les particules sont supprimés ce jour-là devant les noms des académiciens : Claret de la Tourette s'appelle Claret ou Latourette, d'un seul mot ; Roland de la Platière s'appelle Roland ; Mathon de la Cour, simplement Mathon ; on écrit Castillon, tout court, Bory, Laurencin, Savy, Camus, sauf à rétablir bientôt ces noms dans leur intégrité. Ce dernier, d'ailleurs, Le Camus, n'assistait pas à la séance du 6, ni à celle du 13, ayant fait partie du détachement envoyé par la Garde natio- nale de Lyon à la fête de la fédération du 14 juillet à Paris. Cette fête de la fédération fut aussi célébrée à Lyon, place de Belleeour. Les gardes nationales des environs y furent invitées; mais ces gardes nouvelles eurent beaucoup de peine à se maintenir en ordre. Il y eut des troubles qui se continuèrent pendant plusieurs jours, et enfin, sous le pré- texte de famine, éclata une véritable émeute populaire contre les octrois, dont Millanais fut chargé de rendre compte Ã