page suivante »
PIERRK LSKRIC1I 349 décor, même mouvement, même travail serré, parfois un peu sec. Tout en les faisant pour François Estienne, il les a faits à Lyon ( i ) . François Perrin a publié en 1567, un bible in-8°, aussi avec figures dessinées d'après les données protestantes. Nous n'avons pu la comparer avec celle de François Estienne, mais, si nous nous en rapportons à nos souvenirs, les figures seraient les mêmes dans les deux bibles, ou, s'il y a quelque différence, Eskrich n'aurait fait que donner une réplique de son précédent travail. L'œuvre genevois d'Eskrieh aurait un peu plus d'impor- tance si nous y faisions entrer les marques d'imprimeur ou de libraire. Le séjour de ce maître et plus tard ses fréquents voyages à Genève ont coïncidé avec le grand essor que la typographie prit dans cette ville. Ce développement, qui fut si fécond, eut deux causes : la production des écrits de Calvin, de Théodore de Bèze, et d'autres réformateurs et l'établissement des Estienne. Quelque peu de goût qu'on eût pour la décoration du livre, elle ne fut pas tout à fait négligée. On ne peut l'attribuer qu'à Eskrich. Jacques Le Chaleux, le tailleur d'histoires qui s'était fixé à Lyon comme celui-ci, paraît n'avoir fait que passer à Genève, et nous n'avons remarqué sa facture large et vigoureuse dans aucune gravure genevoise. C'est l'auteur de l'histoire de la Mappemonde papistique que nous voyons dès 1575 au service d'imprimeurs et de libraires genevois. On peut citer plusieurs de ses ouvrages. (1) C'est précisément le rapprochement des vignettes de la bible de François Estienne avec celles de cette « bible d'Escricheus » inconnue et des bibles de Rovillc et d'Honorati qui nous ont fait pressentir qu'Eskrich, alors presque ignoré, devait prendre rang, comme tailleur d'histoires, à peu de distance de Bernard Salomon.