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334 PIERRK ESKRICH chose à faire est d'établir de nouveau quelles pièces sont, sans aucun doute, de la main d'Eskrich, d'Eskrich dessina- teur et graveur. L'examen de ces pièces, signées par Eskrich, permettra de déterminer sa manière avec certitude. Les pièces dont nous parlons sont au nombre de vingt et une. Nous en aurions compté cinquante et une, en y com- prenant les planches signées P. V. ; nous n'avons voulu citer ici que les estampes grandes ou petites pour lesquelles, à raison de la signature, aucun doute n'est possible. Les seize premières estampes, qui forment réunies la Mappemonde papislique, ne sont pas, il est vrai, signées du nom d'Eskrich, mais nous avons donné, dans le chapitre VI, les arrêts du Conseil de Genève qui ont été rendus au cours du procès engagé dans cette ville entre l'éditeur Jean- Baptiste Trento et Eskrich ( i ) . La preuve est acquise que celui-ci est l'auteur des planches de la Mappemonde et qu'il les a faites à Genève de 1561 à 1563. Il faut dire qu'on a assuré que ces planches sont dans le style et la manière du petit Bernard (2). Nous redirons aussi que ce n'est d'aucune façon le style de Salomon, qui est mort d'ailleurs en 1561. Le dessin d'Eskrich a plus de largeur et d'énergie. On a vu plus haut quel caractère nous assignons à ces figures; elles ont une correction et un natu- rel peu communs, malgré certaines exagérations de la sta- ture que nous tenions de l'école de Fontainebleau et malgré quelque rudesse. En haut de cette carte, entre deux frises satiriques, est en grandes capitales romaines le titre gravé (1) Trento avait traité avec Eskrich, en mars 1561, de l'exécution des planches de l'ouvrage. Elles devaient être livrées trois mois après; elles n'étaient pas achevées au bout de dix-huit mois. De là le procès. (2) Gustave Brunet.