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         LA CHAPKIXK DE SAINT-ROCH A CHOULANS              293

   Roch continua sa route, et, en cheminant, il priait Dieu
de lui rendre la santé. Or, comme il approchait de la grotte,
des voix célestes se firent entendre au milieu du silence de
la forêt : « Roch ! Roch ! disaient-elles, ta prière est exau-
cée; que ta souffrance cesse, que la santé te soit rendue ! »
Il se sentit guéri à l'instant même.
   Cependant, la peste ayant cessé ses ravages, Roch fit
ses adieux à Gothard et reprit le chemin de la France.
   Celui-ci, qui était habile dans l'art de la peinture, se
rendit dans l'église de Sainte-Marie-de-Bethléem, où Roch
était allé prier à son arrivée à Plaisance, et s'appliqua à
peindre sur un mur l'image de son maître. Un manuscrit
de 1615 décrit naïvement, ainsi qu'il suit, les traits carac-
téristiques de cette œuvre :
   « Gothard représente saint Roch comme étant de petite
taille, mais plein de grâce et de bel aspect. Sa face était
courte et pleine; sa peau sans taches, quoique un peu rude;
ses yeux étaient grands et modestement inclinés vers la
terre, ce qui lui donnait un air pensif et révélait en lui
une grande force d'âme. Son nez n'était ni trop long, ni
trop gros, et dans d'exactes proportions; sa barbe était
courte, peu épaisse et de teinte roussâtre; ses cheveux cré-
pus tombaient en boucles sur ses épaules; son cou parais-
sait court par l'habitude qu'il avait de se tenir incliné,
comme font ordinairement les personnes timides; ses bras
étaient charnus, ses mains très blanches, ses doigts longs
et effilés. Le reste de sa personne était sans défauts et plein
de distinction et de noblesse. »
  Son oeuvre achevée, Gothard, suivant les conseils de
Roch, qui l'avait engagé à embrasser la vie contemplative
des saints ermites, se retira dans les Alpes, sur la monta-
gne qui porte aujourd'hui son nom.