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                   LA
274                     SCULPTURE A ROME

 ère, Damophilus et Gorgasos, tous deux Gréco-Siciliens
 d'origine, embellirent de figures en terre cuite et de pein-
 tures le temple de Cérès à Rome. Cette date a de l'impor-
 tance en ce qu'elle marque l'époque où l'art grec supplanta
 à Rome l'art étrusque, car, selon Varron et Pline : Ante
 banc Å“dem Thuscanica omnia in xdibits fuisse...
   ,.Les quelques noms d'artistes romains qui nous sont
parvenus et l'antique existence des corporations d'orfèvres,
de potiers, d'ouvriers en cuivre, à Rome, ne sauraient offrir
un témoignage probant de l'existence d'une école nationale,
malgré que, à cette époque, les indigènes pussent, sans nul
doute, recevoir des artistes étruriens un enseignement qui,
plus tard, devait leur être donné par les Grecs comme une
véritable doctrine esthétique.
    Les anciens Romains n'aimaient point l'art. Ils le lais-
saient aux étrangers, l'abandonnaient même aux esclaves
pour que, dit Cicéron, ces malheureux y trouvassent une
distraction et un allégement à la servitude : Ut haberenl
hœc oblectamenla et solatia servilutis. Leur passion maîtresse
était le patriotisme. La défense et l'accroissement du terri-
toire, l'accomplissement des rites familiers et des obligations
dont la mise en exercice faisait de chaque maison une répu-
blique en miniature, suffisaient à remplir leur vie. Pendant
une période de quatre cents ans, on chercherait en vain
dans la littérature latine quelque indice d'un goût pour
l'art chez le peuple romain, et si ce goût avait existé, il
serait impossible qu'il n'eût pas laissé quelque trace.
    Plutarque nous apprend dans sa Vie de Numa que les lois
de ce prince sur les œuvres d'art entravèrent d'une manière
absolue le développement esthétique. On ne pouvait exé-
cuter aucune image représentant un homme ou un animal
destiné à servir d'objet d'adoration. Aussi, les temples