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              DE   L'ANTIQUITÉ   A LA   RENAISSANCE     273



                                 II

   L'Etrurie vit donc naître un style original qui, malgré
les influences égyptienne ou grecque, affirma sa vitalité
pendant toute l'existence de la nation étrusque.
   Il n'en fut jamais de même à Rome. Cette ville, fondée
par de frustes bergers dut, pour avoir des architectes, des
artistes, des hommes de lettres, s'adresser à l'Achaïe, en
possession d'une renommée scientifique littéraire et artis-
tique de beaucoup antérieure à la formation de la cité
romaine. Alors qu'ils luttaient pour l'indépendance, les
Romains laissèrent à l'Etrurie la charge de leur donner ce
qu'ils n'étaient pas capables de tirer de leurs propres
ressources. UAgger de Servius Tullius, le temple de Jupiter
Capitolin, le monument des rois étruriens dont le fronton
était surmonté d'un quadrige et dans la cella duquel était
érigée une statue du Dieu peinte en rouge, œuvre de Vul-
canius de Véies, la statue de Romulus destinée à perpétuer
le souvenir de la conquête de Fidène, étaient dus à des
artistes étrusques. C'est l'Etrurie qui apprit encore aux
Romains à remplacer par le temple le terrain consacré, et à
substituer la maison à la chaumière, ainsi que l'indique
l'épithète de toscan donnée à la plus ancienne forme des
constructions architecturales de cegenre(i). Ce fut l'Etrurie
qui introduisit à Rome le plein cintre, ce principe vital de
construction, cet élément essentiel de la puissance architec-
turale latine. La construction des superbes arcades romaines
date d'Appius Claudius. Mais, déjà, l'an 496 avant notre


  (1) Mommsen, t. I.
    N" 4. — Avril 1901.                                18