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260                       PIERRE ESKRICH

 tendues, nous paraissait avoir été fait en quelque sorte sous
 l'influence de ce maître, mais certainement par une autre
 main, et nous écrivions dans notre essai sur des Graveurs
 de Lyon au xvi c siècle :
     « Quinze tailleurs d'histoires dons nous avons les noms
ou les ouvrages vivaient à Lyon à cette époque (au temps
 où parut la Mappemonde). Un d'eux avait un mode de tra-
vail, par le crayon et par l'outil, qui rappelle l'ouvrier qui
a servi en cette occasion la passion des Calvinistes. Cet
homme est Pierre Eskrich... Les personnages de la Map-
pemonde ont une haute stature, la tête allongée, propor-
tionnellement petite et étroite, le front haut. On peut en
juger par les figures de l'Arménien et de YApbricain, par la
figure de YHermite ( i ) . On en voit de semblables dans la
Bible de Roville. Le dessinateur du premier de ces ouvrages
et celui du second ont une égale habileté ; ils excellaient
dans le naturel, la justesse et la vivacité des mouvements et
des attitudes. Les arbres ont le même feuillage touffu.
Bref, Pierre Eskrich, un des dessinateurs et des graveurs de
la bible de Roville, nous parait être des tailleurs d'histoires
de ce temps le seul auquel on puisse attribuer l'illustration
du pamphlet de Frangidelphe Escorche-Messes (2). »
   La conjecture que nous avions formée à la suite de
l'examen des caractères iconographiques de l'ouvrage et à
raison du style du dessin et de la gravure a été confirmée.
C'est encore à M. Alfred Cartier que nous devons de pou-
voir prouver que les planches de la Mappemonde papisiiqtie
sont l'Å“uvre d'Eskrich.


  (1) Il y a d'autres figures du même genre, celles de VEgyptien,   du
Cordonnier, etc.
  (2) Graveurs sur bois à Lyon. 1898, p. 99 et 100.