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224                 AUTOUR D ' U N E    POLÉMIQUE

reçurent l'ordre de se tenir en observation aussi près que possible du
rivage. Elles étaient commandées par Xarpenteur Innocentius qui avait eu
l'idée de cette tactique » : De INNOCENTIO quidem exstat Ammiani
Marcellini testimonium, lib. XIX : « Naves, inquit, vehentes quosdam
legionarios expeditos, alveum Jluminis proximum rtpis observare sunt jussx,
cum INNOCENTIO quodam AGRIMENSORE hujus auctore consilii. »
   Ouvrez d'ailleurs YOnomasticon totius latinitatis, publié par le Docteur
Vincent de Vit en 1883, vous y lirez : Innocentius fut un arpenteur au
service de l'empereur Constance en 359, comme le dit Ammien-Mar-
cellin : INNOCENTIUS AGRIMENSOR, cujus opéra usus est Constantius imp.
a. 359, teste Ammian. XIX, 1 1 , 8 .
   Que nous voilà loin, Monseigneur, du pape Innocent V, de Pierre
de Tarentaise et des montagnes de votre Savoie ! Qu'il doit vous être
facile désormais d'apprécier votre « découverte » à sa juste valeur, et
de comprendre pourquoi « aucun écrivain jusqu'à présent n'a signalé le
traité d'arpentage de Pierre de. Tarentaise ! »
  Je crains bien qu'après vous personne plus ne le signale ! Que vous
en semble ?

   Il y a plus encore : Dans les pièces annexes du pané-
gyrique, l'évêque de Nancy mentionne un manuscrit de la
bibliothèque Barberini, à Rome, contenant 63 sermons
d'Innocent V. Ces sermons sont précédés d'une lettre
d'envoi à Arnauld, abbé de Cîteaux. M. Misset fait observer
qu'il y eut deux Arnauld, abbés de Citeaux ; l'un élu en
1201, l'autre en 1212. Innocent V ayant régné seulement
du 20 février au 22 juillet 1276 ne peut être l'auteur ni de
la lettre à Arnauld, ni des sermons qui lui avaient été
demandés par cet abbé. Ces sermons, ajoute M. Misset,
sont l'œuvre d'Innocent III. Ils ne sont point inédits
puisqu'on les trouve dans la Palrologie latine de l'abbé
Migne, avec la lettre à Arnauld.
   Il faut espérer que cette dernière passe d'armes sera
l'épilogue d'une trop grande série d'escarmouches qui n'ont
eu d'autre utilité que d'amuser quelques curieux aimant à
discuter sur les petits côtés de l'histoire.