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l82 LK PROFESSEUR OLLIER toyablement voués à l'amputation, voyaient désormais sur- venir la guérison après la seule ablation sous-périostée du segment malade. Ils conservaient leur membre, estropié, sans doute, mais pouvant encore être utilisé : ils demeu- raient dans la vie active, rendant service, pouvant exercer une profession, fonder une famille et subvenir à ses besoins, sans être, comme autrefois, véritables parias, à la charge des leurs, des Sociétés de bienfaisance ou des asiles d'incu- rables. C'était là , certes, une de ces conquêtes scientifiques dont l'humanité tout entière pouvait être fière à bon droit. En 1867, Ollier publiait les résultats de ses expériences, longuement étudiées, patiemment suivies, dans son Traité expérimental et clinique de la régénération des os, où il exposait ses recherches sur les fonctions du périoste. Ce fut une révo- lution dans la thérapeutique des maladies osseuses : l'Ins- titut lui décerna le grand prix de chirurgie, prix exception- nel, institué sur la proposition de Flourens, au lendemain de la guerre d'Italie, et qui ne fut jamais renouvelé depuis. Il recevait, la même année, la croix de la Légion d'honneur. En 1870, lorsque éclata la guerre, Ollier fut un des pre- miers à offrir ses services : il reçut la mission de former la première ambulance lyonnaise, et partit entouré des doc- teurs Lortet, Léon Tripier, Viennois, Laroyenne, Bruchs, Levrat-Perroton, Dron, Fochier, Chabalier, Bron, Schack, Bravais et Crolas, qui dirigeait le service pharmaceutique. Parmi les infirmiers, placés sous la direction de M. Chau- veau, aujourd'hui membre de l'Institut, on comptait M. Alphonse Gourd, actuellement député du Rhône, et Gustave Nadaud, le délicat et spirituel chansonnier, « pré- parant de ses mains de poète (1) », tisanes et potions pour (1) Lettre de M. l'abbé Villion, aumônier de la première ambulance, aujourd'hui directeur de l'Œuvre de Saint-Léonard, à Couzon.