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BIBLIOGRAPHIE L-fl montagne aux pentes abruptes ejue sa situation et sa configuration dési- gnaient naturellement comme un lieu de refuge aux habitants de l'ancienne Gaule. Les débris de silex, de poterie et de tuiles romaines que l'on rencontre dans ce lieu sont la preuve de son occupation dès l'époque antique. Au dixième siècle, il donnait son nom au territoire voisin, désigné alors sous la dénomination de pugus Dunensis. La, s'élevait alors une ville fortifiée dont les ruines d'une église et les substructions de plusieurs enceintes désignent seules aujourd'hui l'em- placement Dun, après avoir été une des forteresses les plus puis- santes des comtes de Mà con, lut complètement ruinée et démantelée en 1181. Cette destruction, œuvre du pouvoir roval, fut accomplie par Philippe-Auguste dans le cours d'une expédition contre les seigneurs de Chà lon, de Mâcon et de Beaujeu, coupables d'exactions au préjudice du clergé. » L'église et le presbytère survécurent au désastre ; le culte s'y continua jusqu'en 1705. Il fut alors transféré à Saint-Racho, localité voisine. Depuis cette époque, l'église de Dun, très bel édifice de la seconde moitié du douzième siècle, tomba peu à peu en ruines. En ces dernières années, le carré du transept surmonté d'un pan du clocher, une partie de l'abside, les substructions des murs de la nef et de nombreux motifs de sculpture subsistaient encore. Ces vestiges fort curieux menaçaient de disparaître complètement, lorsqu'il se trouva très heureusement un homme de bien, homme d'intelligente initiative et d'inépuisable géné- rosité, qui résolut de reconstituer le monument dans son état primitif et de le rendre au culte. Kn 1896, M. le comte de Rambuteau acquit de la commune de Saint-Racho les ruines de Dun et le territoire eontigu. Puis il confiait à M. Selmersheim, inspecteur général des monuments historiques, le soin de réédifier l'église sur les anciennes substructions en s'inspirant pour la partie décorative de tous les vestiges subsistant. Les travaux commencés en 1897 furent terminés en trois ans. Aujour- d'hui, dominant la contrée environnante, s'élève sur les restes de l'antique cité un édifice aux lignes nobles et sévères, surmonté d'un élégant clocher à flèche de pierre. Le distingué architecte a rendu ainsi à l'admiration des archéologues et des artistes un très intéressant monument de l'école romane à son déclin. Le 4 juin 1900, une imposante cérémonie avait lieu sur la montagne de Dun. Le cardinal Perraud, entouré d'une ioule immense accourue de dix lieues à la ronde, bénissait la nouvelle église surgissant d'un