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SAIXT-KAMBHR'I-SUK-LOIKK 119 retentissement particulier; il agita fortement l'opinion et ses conséquences ont été aussi bienfaisantes que durables. M. l'abbé Signerin a pleinement raison de le qualifier comme un des épisodes les plus curieux et les plus impor- tants des annales de notre province. La relation que nous en possédons est malheureusement une œuvre moderne, sans autorité, sans caractère, ne tenant pas devant le plus superficiel examen. En m'exprimant de la sorte, il m'est commandé d'avouer que je cesse de suivre l'ouvrage dont je ne louerai jamais trop le consciencieux labeur; mais cette opinion personnelle n'ébranlera aucune de ses conclusions. Il demeure hors de doute que les restes de saint Rambert, soustraits du lieu où ils reposaient depuis plusieurs siècles, ont été transportés dans l'ancien Occiacitm, dont le nom changea une seconde fois, en les recevant, et où ils lurent entourés d'hommages qui persistent encore. Les réserves de la critique portent sur le texte du document et nous déterminent à penser qu'il est de fabrication sus- pecte et peu digne de créance. Ce n'est pas que le merveil- leux, dont il est plein, nous inspire la moindre répugnance; nous ne sommes, au contraire, qu'à demi-surpris que l'au- teur de ce rapt sacré ait obéi à un ordre supérieur, mani- festé par des songes répétés ; le lièvre, quoique timide de son naturel et plus prompt à la course que ferme à tenir tête aux bassets, lancés à sa poursuite, a bien pu narguer la meute et les chasseurs, lorsqu'il a été protégé par le voisinage du sac mystérieux et du porteur endormi; que la Loire ait sus- pendu son cours, comme le Jourdain, afin de livrer son lit desséché au cortège du comte Gilin, des moines et des villa- geois, l'invraisemblance s'évanouit, dès qu'on admet l'omni- potence divine et les miracles opérés par ses élus. Nos objec- tions passent par-dessus ces incidents surnaturels; elles